Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Belém

V. du Brésil, capit. de l’État de Pará ; 634 000 hab.


Belém est la plus grande ville de cet immense territoire du nord du Brésil que constitue le bassin de l’Amazone et de ses affluents. La fonction essentielle de la ville se manifeste dans les activités du port (trafic de 1,5 Mt), qui assure la liaison entre cette région et le reste du monde : exportation de denrées brutes tirées du territoire amazonien (bois, fruits, caoutchouc, etc.) et importation des produits fabriqués, nécessaires à l’ensemble de cette région. Jusqu’à une époque très récente, l’Amazonie demeurait enclavée, difficile à atteindre par voie terrestre. Cette situation s’est cependant modifiée avec l’ouverture de la route de Belém-Brasília, qui permet maintenant un contact direct entre la capitale fédérale et la métropole de l’Amazonie.

La fonction portuaire a fait de Belém le siège de toutes les maisons de commerce traitant des produits de l’Amazonie ou se livrant à l’import-export. À cette fonction commerciale s’ajoute maintenant une activité industrielle non négligeable, encore qu’elle n’emploie que 10 000 ouvriers environ, disséminés dans de petits établissements. Il s’agit de petites industries de biens d’usage et de consommation ou d’usines utilisant quelques-unes des matières premières produites localement (industries alimentaires et textiles, industries du cuir). Les activités culturelles et scientifiques contribuent aussi à faire de Belém la plus grande ville de l’Amazonie ; elles se manifestent par la présence de musées, d’établissements consacrés à l’étude de la flore et de la faune amazoniennes, à celle des maladies spécifiques de la région. Enfin, un centre de recherches agronomiques tente de promouvoir la mise en valeur de l’Amazonie.

Malgré toutes ces fonctions, la population croît moins rapidement que celle des autres villes du Brésil. Cet état de fait n’est pas dû au climat, encore que celui-ci présente les caractères répulsifs des climats équatoriaux chauds et humides, avec des pluies presque tous les après-midi. La hauteur annuelle des précipitations dépasse largement 2 000 mm. De janvier à mars, il tombe plus de 300 mm de pluies par mois. Les autres mois ne reçoivent jamais moins de 100 mm de pluies chacun. Pratiquement située sous l’équateur, Belém a une température constante, voisine de 25 °C. La faible croissance de la population doit plutôt être mise en relation avec le caractère sous-développé de la région.

Belém, pourtant, est une ville ancienne, fondée dès le début du xviie s. et qui, déjà, faisait fonction de port pour la colonie portugaise ; mais, au milieu du xixe s., la ville ne comptait guère que 12 000 habitants. Cette ancienneté se manifeste dans l’espace urbain par l’opposition entre le vieux centre, datant de l’époque coloniale, et les quartiers récents. La vieille ville, qui offre le spectacle de ses églises baroques, de ses petites places, de ses rues étroites et de son architecture coloniale, tient lieu de centre commercial, tant pour le commerce de détail que pour le gros commerce, lié au port. Au-delà s’étendent les quartiers résidentiels, où se reflète, dans l’opposition entre les zones riches des villes et les banlieues misérables, la division de la société en une aristocratie réduite et une classe pauvre, numériquement plus importante et devant se contenter d’un habitat de cabanes faites de planches couvertes de feuilles de palmier, habitat qui traduit, au sein même de l’espace urbain, la pauvreté de la région dont Belém est le centre.

M. R.

Bélemnites

Céphalopodes dibranchiaux, uniquement fossiles, à coquille interne, et dont l’aspect extérieur devait être assez voisin de celui des Seiches ou des Calmars actuels. (Les vraies Bélemnites ne sont connues que dans le Jurassique et le Crétacé, mais des formes apparentées [Aulacocératidés] sont fréquentes au Trias.)



Anatomie et morphologie

L’anatomie des Bélemnites est mal connue, car la fossilisation des parties molles est tout à fait exceptionnelle et toujours très incomplète. On ignore le nombre exact de leurs bras, et il est par suite impossible de savoir si elles doivent être classées avec les Décapodes ou avec les Octopodes, bien que, d’après les travaux récents, l’existence de huit bras semble assez vraisemblable. Ces bras sont toujours très courts et épais, et leur empreinte montre, lorsqu’elle est conservée, qu’ils étaient munis de deux rangées de crochets cornés, ce qui écarte les Bélemnites des Calmars, auxquels elles ressemblent extérieurement. Il existe une poche à encre, et la fossilisation de celle-ci est moins rare que celle des bras. Enfin, de façon exceptionnelle, on a pu observer la présence de mâchoires en forme de bec de perroquet comme chez les autres Céphalopodes.


Morphologie de la coquille

La coquille des Bélemnites comprend trois parties, qui sont, en allant de l’arrière à l’avant de l’animal : le rostre, le phragmocône et le proostracum. Cette coquille est très rarement conservée dans son ensemble, le rostre, en calcite, se fossilisant toujours bien mieux que le phragmocône et le proostracum, qui sont en aragonite.

Le rostre est la seule partie ordinairement conservée de la coquille, et c’est lui qui est communément désigné sous le nom de Bélemnite. Le rostre est, d’habitude, cylindrique, allongé, terminé par une pointe à une extrémité et creusé d’une dépression conique, l’alvéole, à l’autre extrémité. Dans le détail, il est de forme variée, plus ou moins élancé, en cône parfois court (Nannobelus), parfois très long (Megateuthis). Il peut être massif et épais ou bien très mince, ou encore renflé avant la pointe (Hastites et Hibolites). Parfois, il perd complètement son aspect cylindrique et s’aplatit latéralement en se déformant et en s’étalant dans le sens dorso-ventral (Duvalia). Il montre souvent des sillons, variables en nombre, en longueur et en position, qui sont interprétés comme des traces d’insertion de la musculature des nageoires.