Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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zootechnie (suite)

Les productions animales occupent une place essentielle dans les pays de la Communauté économique européenne : en France, les produits animaux représentent près de 60 p. 100 des recettes de l’agriculture ; en République fédérale d’Allemagne, 72 p. 100 ; au Royaume-Uni, 68 p. 100 ; aux Pays-Bas, 64 p. 100 ; en Belgique, 62 p. 100. Seule l’Italie fait exception (35 p. 100). À l’échelle mondiale, le volume des productions animales par habitant et par an varie considérablement, comme l’indique par exemple le tableau suivant, qui se réfère à la viande de bœuf et au lait de vache :

Il existe donc de très grandes différences pour les disponibilités alimentaires et les consommations entre les continents, différences qui sont encore accrues au niveau des pays. Il en résulte également l’existence de certains courants d’échanges internationaux : ainsi, pour la viande bovine, l’Amérique latine et l’Océanie ont une position régulièrement exportatrice.

Toutefois, les besoins en produits animaux s’accroissent en même temps que s’élève le niveau de vie des populations humaines. Sur le plan mondial, les disponibilités en protéines animales progressent très lentement et nettement moins vite que les besoins. Ainsi, les deux tiers de l’humanité souffrent de la faim, et la consommation de protéines animales se situe au-dessous des recommandations de la FAO dans de nombreuses régions. Certes, le problème de la concurrence avec les protéines végétales se pose, mais la consommation de viande fait cependant partie du comportement alimentaire de l’homme moderne ; en effet la place de la viande dans son régime ne s’établit pas seulement en fonction d’un apport de protéines riches en acides aminés essentiels, puisque, comme le note le professeur J. Trémolières, la viande est l’aliment des conquérants.

Cependant, le consommateur des pays développés craint l’excès d’énergie et limite, de ce fait, sa consommation de graisse. La production de porcs « maigres » se substituant à celle des porcs « gras » illustre une adaptation au marché résultant de l’évolution de la demande des consommateurs.

Au niveau des exploitations, les animaux ont pour objet de transformer des végétaux et des sous-produits en produits animaux. Il convient, à ce sujet, de distinguer deux catégories d’espèces animales : les ruminants d’une part, les porcs et les volailles d’autre part. Si les ruminants sont capables de transformer en produits animaux des végétaux cellulosiques (fourrages) spontanés et cultivés, et cela grâce aux micro-organismes de leur estomac, les porcs et les volailles ne peuvent, eux, transformer que des aliments d’origine végétale dont le taux de matières cellulosiques est plus faible (tels les grains) ou des sous-produits (essentiellement des sous-produits de laiterie).

Le développement des productions animales dépend aussi très fortement de la technicité de l’exploitant. Toutes les productions demandent, pour être conduites dans de bonnes conditions sur le plan technique et sur le plan économique, une main-d’œuvre qualifiée qui, dans la plupart des cas, est soumise à un travail régulier et astreignant.

Le développement des productions animales est enfin subordonné à l’organisation des marchés ainsi que des circuits de transformation et de distribution.

Il résulte de tout cela que l’amélioration des productions animales doit viser tant à l’accroissement des quantités de produits offerts qu’au développement de leur qualité, la notion de qualité s’étendant du physique au chimique et au bactériologique et englobant tant le point de vue hygiénique que le point de vue gastronomique.

J. B.

Zoulous

Ethnie de la république d’Afrique du Sud.



Le peuple zoulou

Elle regroupe environ 2 500 000 personnes. Se disent Zoulous tous ceux qui descendent des Zoulous ou de tout clan ou tribu ngoni situés en pays zoulou pendant le règne de Chaka (1818-1828). Mais cette reconnaissance commune n’empêchait pas l’existence de différences sociales et linguistiques plus ou moins marquées entre ces tribus. Les Zoulous occupent la côte orientale dans la province du Natal*. À l’origine, ils constituaient un peuple de pasteurs et pratiquaient une agriculture itinérante. Ils s’appropriaient le bétail grâce à de nombreux raids.

L’année est divisée en une grande saison humide et une saison sèche. Il tombe environ 1 200 mm de pluies. C’est une région de grandes collines herbeuses. Mais leurs conditions de l’élevage ont appauvri la valeur du tapis végétal. Les Zoulous portent peu d’attention à l’agriculture, qui est un domaine réservé aux femmes et qui se trouve concentrée dans les fonds de vallée.

C’est le chef militaire Chaka qui organisa au xixe s. les tribus soumises en une véritable nation grâce à des structures politiques et militaires qui confèrent une cohésion durable. Traditionnellement, le pouvoir était très centralisé et la distribution de la richesse et des privilèges correspondait à celle du pouvoir et de l’autorité. Dans la mesure où c’est le roi qui possède la terre, celui qui vient s’installer sur une de ses terres devient du même coup son sujet. L’organisation militaire dominait la vie de l’ethnie. Les hommes d’un même groupe d’âge étaient réunis dans des régiments dispersés à travers le pays. Ils s’entraînaient à la guerre, gardaient les troupeaux royaux et cultivaient les champs du roi. Ils ne pouvaient se marier que lorsque le roi leur en donnait la permission. La justice était rendue par le roi, les parents qui détenaient le pouvoir avec lui et certains chefs de région et de tribu. Le roi et le chef de tribu devaient tenir compte de l’avis de leur conseil. Des liens politiques rattachaient les membres des tribus à leur chef alors qu’ils étaient liés au roi par leurs obligations militaires.

Les Zoulous sont patrilinéaires. Le contexte clanique (isibongo) n’est plus qu’une référence nominale, mais il définit le principe de l’exogamie. Le cadre lignager (umndeni, uzalo, usendo) a déjà une existence plus concrète dans la mesure où les lignages peuvent se différencier en unités rituelles et cérémonielles. Les groupes de descendance et les individus ont un ordre et un rang selon le rang de mariage de la femme et l’ordre de naissance des enfants mâles. Dans ces conditions, les femmes peuvent définir des groupes de descendance. Mais la polygamie semble avoir fortement reculé. Les unités de résidence sont le kraal ou la maisonnée (umuzi) et la maison (indlu). Le kraal est un ensemble de familles nucléaires rassemblées autour de l’enclos à bétail. Il peut comprendre jusqu’à une douzaine de huttes et se situe en règle générale au sommet de buttes. Les terres cultivables et de pâture se trouvent sur les flancs ou dans les fonds de vallée. Les Zoulous connaissent également des relations et des groupes de voisinage (isigodi).