Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pieu et palplanche (suite)

• Le lançage est une opération qui met en œuvre des jets d’eau sous pression dans les terrains sablonneux. On utilise une lance ou un tuyau d’acier effilé, raccordé à une pompe par un tuyau souple. On se sert souvent de 2 à 4 jets opposés pour obtenir un enfoncement bien régulier ; on ménage des logements sur les faces des pieux pour mieux guider les lances ; l’injection se fait sous des pressions d’eau pouvant atteindre 10 bars.


Mise en œuvre des engins de battage

Elle fait appel à divers éléments.

• Le dispositif de guidage des moutons le plus courant est la sonnette, constituée par une plate-forme de base, ou sole, à l’avant de laquelle se dressent les jumelles qui assurent le déplacement vertical du mouton ainsi que des pieux et palplanches.

• Les casques de battage servent à protéger les têtes des pieux.


Détermination de la force de battage

On calcule la force de battage F, exprimée en kilogrammes, par la formule dite « formule des Hollandais » :

dans laquelle P est le poids du pieu en kilogrammes, M le poids du mouton en kilogrammes, H la hauteur de chute du mouton en mètres, e l’enfoncement moyen en mètres par coup calculé sur une volée de 10 coups et k un coefficient de sécurité égal à 6. La hauteur H à prendre en compte n’est pas la hauteur de chute réelle, mais une hauteur fictive pour tenir compte des pertes d’énergie.

J. A.

➙ Barrage / Bâtardeau / Digue et jetée / Fondations / Pont / Port / Terrassement.

 M. Jacobson, Technique des travaux (Béranger, 1948-1955, 3 vol. ; nouv. éd., 1962-63, 2 vol.). / P. Galabru, Traité de procédés généraux de construction (Eyrolles, 1963 ; 3 vol.).

piézo-électricité

Apparition d’une polarisation dans une matière soumise à une contrainte mécanique. (Cet effet se superpose à la polarisation usuelle due à un champ électrique.)


Les principes de symétrie de Curie* (qui ont été justement formulés à propos de la piézo-électricité) montrent que la matière doit présenter une certaine dissymétrie intrinsèque pour que le phénomène puisse exister. Ainsi, un morceau de matière présentant un centre de symétrie ne peut être piézo-électrique, ce qui exclut les gaz ainsi que les liquides ou solides isotropes. Seules certaines classes cristallines dépourvues de centre de symétrie le sont. Tous les cristaux pyro- ou ferro-électriques sont piézo-électriques, mais la réciproque n’est pas vraie.

La formulation mathématique de la piézo-électricité est compliquée en raison de la nature des grandeurs en jeu. Les tensions mécaniques sont représentées par un tenseur du 2e ordre ; la polarisation par un vecteur. Si la relation entre les deux est linéaire, les propriétés piézoélectriques du milieu s’expriment par un tenseur du 3e ordre, dont seulement 18 composantes sont distinctes. En pratique, on se place dans des cas particuliers. Le plus souvent, les tensions mécaniques se réduisent à une pression uniforme de traction ou compression s’exerçant perpendiculairement à la surface de l’échantillon en forme de plaquette mince, et la polarisation qui en résulte est parallèle à cette pression. Un seul coefficient numérique suffit alors à décrire le phénomène.

La plaquette d’épaisseur e est munie d’électrodes métalliques adhérentes de surface S qui forment un condensateur dont la charge Q dépend linéairement de la tension appliquée U et de la force exercée :

KQ est le « coefficient de charge piézoélectrique ». Il s’exprime en Cb/N. La polarisation, due au déplacement de charges à l’échelle moléculaire, est proportionnelle à la pression qui détermine ce déplacement (lois de l’élasticité).

Si le condensateur est en court-circuit, lors de l’application de F on observe un courant transitoire transportant Q = KQF. En régime sinusoïdal, le courant I = iKQFω.

Si le condensateur est en circuit ouvert, on observe l’apparition d’une tension KU est le « coefficient de tension piézoélectrique ». Il s’exprime en Vm/N.

Dans le cas général, le condensateur joue le rôle d’un générateur. On a la relation :

En régime sinusoïdal, si l’impédance sur laquelle est fermé le condensateur est Z (ω), I = U/Z, d’où :

qui donne U en fonction de ω et F.

Pour le quartz, KQ = 2 × 10–12 Cb/N ; pour les céramiques de titanates alcalino-terreux, KQ ≃ 10–10 Cb/N. Il en résulte un K0 ≃ 10–2 Vm/N, et il est facile d’obtenir des tensions de centaines de volts.

La piézo-électricité joue un rôle capital dans la conversion de signaux mécaniques en signaux électriques. Le temps de réponse et le déplacement du point d’application de la force sont extrêmement petits (≃ 10–6) par rapport à ce qui est nécessaire pour agir sur un appareil de mesure ou d’enregistrement mécanique. La piézo-électricité étant en relation intime avec l’électrostriction, les cristaux piézo-électriques peuvent être employés comme oscillateurs mécaniques de fréquence élevée, l’énergie leur étant fournie par une tension synchrone appliquée au cristal.

N. F.

Pigalle (Jean-Baptiste)

Sculpteur français (Paris 1714 - id. 1785).


Fils d’un maître menuisier, élève de Robert le Lorrain et de J.-B. II Lemoyne*, Pigalle franchit au prix de grandes difficultés matérielles les étapes traditionnelles de la formation artistique de son temps, car, refusé au concours de l’Académie qui lui eût valu une pension royale de trois ans à Rome, il doit y séjourner à ses frais. C’est probablement là qu’il exécute le modèle de Mercure attachant sa talonnière, connu en plusieurs états (terre cuite au Metropolitan Museum, New York ; marbre au Louvre ; statue de jardin à Berlin). Cette figure, dont le corps dessine des inflexions compliquées mais très élégantes et pleines d’ardeur contenue, lui vaut la commande d’autres sculptures allégoriques dont certaines destinées aux résidences de la marquise de Pompadour à Bellevue et Choisy. Il s’agit dans ce cas de gracieuses variations sur le thème du portrait mythologique de la marquise, accompagné d’emblèmes caractéristiques de l’évolution des sentiments liant celle-ci au roi : l’Amitié (collection privée) s’appuie sur un tronc d’arbre où s’enroule un lierre ; l’Amour embrassant l’Amitié (Louvre) s’accompagne d’une guirlande de fleurs de toutes les saisons, symbolisant l’amitié qui fleurit tout au long de la vie. Pigalle, à qui l’on a voulu dénier toute grâce, traite ces sujets attendrissants avec un distinction élégante et mesurée. Citons aussi, dans cette catégorie d’œuvres, une Moissonneuse (coll. priv.) et une Tireuse d’épine (musée Jacquemart-André, Paris).