Blois (41000)

Château de Blois
Château de Blois

Chef-lieu du département de Loir-et-Cher, à 177 km au S.-O. de Paris, sur la Loire.

  • Population : 47 449 hab. (recensement de 2018)
  • Nom des habitants : Blésois

GÉOGRAPHIE

La ville est née au pied du plateau qui domine la Loire : elle s'est développée sur la rive gauche du fleuve, dans la plaine (faubourg de Vienne), et a escaladé l'escarpement abrupt pour atteindre le sommet du plateau, à proximité de la voie ferrée et de l'autoroute Aquitaine. L'agglomération est un centre administratif, commercial et industriel (chocolaterie, constructions mécaniques et électriques, équipements automobiles, imprimerie, produits d'hygiène, etc.). Blois est aussi une grande ville d'art et de tourisme, inscrite sur la liste du site Val de Loire, entre Sully-sur-Loire et Chalonnes, du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000. Évêché.

La forêt domaniale de Blois s'étend sur 2 750 ha au N.-O. de la ville.

L'HISTOIRE DE BLOIS

D'origine gallo-romaine, comme en attestent des vestiges archéologiques, Blois est achetée en 1391, par Louis d'Orléans. Au xvie s., son château est une des résidences favorites des Valois : là se tiennent les états généraux de 1576, desquels Henri III espère vainement obtenir des subsides pour restaurer l'État. Au cours des états généraux de 1588, le duc de Guise est assassiné sur l'ordre d'Henri III. C'est à Blois encore que Marie de Médicis est exilée en 1617. En 1814, l'impératrice Marie-Louise y transporte son gouvernement. En juin 1940, le centre de la ville subit d'importantes destructions.

BLOIS, VILLE D'ART

Le château

Le premier des « châteaux de la Loire » couvre de son quadrilatère irrégulier un promontoire avancé entre la vallée de la Loire et le ruisseau d'Arrou. De la forteresse du xiiie s. subsistent les tours de Foix et de Châteaurenault, la grande salle des états, couverte d'un lambris en berceau.

De 1498 à 1503 s'élève l'aile Louis-XII, dont le portail est surmonté d'une statue équestre du monarque (reproduction de celle qui fut détruite en 1792). Sur la cour, le rez-de-chaussée est occupé par une longue série d'arcades en anse de panier, dont le retour d'équerre rejoint le chœur de la chapelle Saint-Calais, consacrée en 1508. Louis XII fait aussi aménager par Pacello da Mercogliano de vastes jardins émaillés de « fabriques », dont il ne reste plus que le charmant pavillon dit « d'Anne de Bretagne ».

François Ier, conservant la courtine du Moyen Âge, y adosse l'aile nord-ouest ; celle-ci, couronnée d'une balustrade, est centrée par la tour octogonale du grand escalier aux trois étages de balcons rampants. Au cours des travaux, on décide de doubler la construction en appuyant à l'autre face du rempart un second bâtiment prenant jour au-dehors (façade des « loges »). Malgré leur décoration à l'italienne, les constructions de la cour sont de structure gothique, alors que les travées rythmiques de la façade extérieure rappellent le style de Bramante. Les travaux sont arrêtés à la mort de Claude de France, en 1524.

Cent ans plus tard, Gaston d'Orléans demande à François Mansart un projet pour reconstruire le château. Poussés activement de 1635 à 1658, les travaux amènent la destruction de l'aile de Charles d'Orléans, d'un bâtiment, attribué à Louis XII qui lui faisait suite, de la nef de la chapelle, d'une partie de l'aile François-Ier. Lorsque l'entreprise fut brutalement interrompue, seules les façades, avec, sur la cour, l'avant-corps central, réuni aux ailes par une colonnade semi-circulaire, et le décor sculpté dû aux ciseaux de Simon Guillain et de Jacques Sarazin avaient été exécutés. Le bâtiment ne reçut son aménagement intérieur qu'au xixe s.

Les autres monuments

Le chœur, le transept et la dernière travée de la nef de l'église bénédictine Saint-Nicolas, autrefois abbatiale Saint-Laumer, ont été élevés entre 1138 et 1186 ; les quatre premières travées, du début du xiiie s. sont inspirées de la cathédrale de Chartres. À la croisée du transept une lanterne sur pendentifs ornés de niches abritant des statues. La façade, sévère, est flanquée de deux tours de largeur inégale. L'hôpital de Blois est installé dans les bâtiments abbatiaux élevés de 1663 à 1723, comme l'hôtel de ville dans l'ancien évêché de Jacques Gabriel. Sur la rive gauche de la Loire, en face de l'église Saint-Saturnin, du xvie s., se trouve l'ancien cimetière, entouré de galeries dont les piliers retracent des scènes de la « danse macabre ». Au-dessus de la crypte Saint-Solenne (fin du xe s.-début du xie s.) s'élève la cathédrale Saint-Louis, qui montre la persistance du gothique au milieu du xviie s., alors que Saint-Vincent-de-Paul illustre le style jésuite. Quant à Notre-Dame-de-la-Trinité, en béton bouchardé, c'est un édifice contemporain d'un effet monumental saisissant.

LES MUSÉES DE BLOIS

Outre le musée des Beaux-Arts, installé dans l'aile Louis-XII du château, et le Musée archéologique, dans l'aile François Ier, la ville abrite notamment la Maison de la Magie, créée par Jack Lang en 1989 et consacrée au célèbre magicien Robert-Houdin, né à Blois.