Luciano Berio

Compositeur italien (Oneglia 1925-Rome 2003).

Avec Bruno Maderna, il fonda en 1955 le studio de phonologie de la R.A.I. à Milan et, de 1977 à 1980, il dirigea le département électroacoustique de l'I.R.C.A.M., avant de créer à Florence un nouveau studio, le Centro Tempo Reale. Après s'être rangé sous la bannière du sérialisme (Thema [Omaggio a Joyce], 1958), il entreprit la série des Sequenze, pour divers solistes, qu'il transforma ensuite en Chemins, pour soliste et ensemble. De l'influence de Joyce, il retint l'idée que l'œuvre devait faire l'objet d'une « lecture multiple » (Epifanie, pour voix de femme et orchestre, 1961). Il fit des incursions dans la musique populaire (Folk Songs, 1964 ; Coro, 1976), mais il se passionna surtout pour la transcription des compositeurs classiques (Monteverdi, Mahler, Brahms, Schubert), et leur emprunta les « collages » dont il parsema ses propres créations (Sinfonia, pour huit voix et grand orchestre, 1968). Innovateur dans le domaine de l'opéra, qu'il qualifia d'« action musicale », il dédia à Dante, pour son 700e anniversaire, Laborintus II (1965) et signa deux œuvres majeures du répertoire contemporain, sur des livrets de l'écrivain Italo Calvino : La Vera Storia (1977-1978 ; créé en 1982) et Un re in ascolto (1979-1984). Dès Passagio (1962), et encore dans Cronaca del luogo (1999), il joua volontiers de la disposition des choristes, répartis sur scène et hors de la scène.

  • 1965 Seguenza 111, morceau de L. Berio.