Joseph Caillaux

Joseph Caillaux
Joseph Caillaux

Homme politique français (Le Mans 1863-Mamers 1944).

L'avocat de l'impôt sur le revenu

Inspecteur des Finances en 1888, élu député de la Sarthe sous l'étiquette républicaine en 1898, il est nommé par Waldeck-Rousseau ministre des Finances (1899-1902). En 1906, Caillaux occupe le même poste dans le cabinet radical de Clemenceau (1906-1909) et se fait l'avocat de l'impôt sur le revenu. Son projet, élaboré et déposé en 1907, est adopté par les députés, mais rejeté par le Sénat et sert en fait de base à la réforme des impôts directs accomplie entre 1914 et 1917.

Président du Conseil

De juin 1911 à janvier 1912, Caillaux est président du Conseil et ministre de l'Intérieur, à l'époque de l'affaire d'Agadir. Partisan d'une politique de concessions, il s'oriente vers des négociations (convention franco-allemande de 1911, qui laisse à la France les mains libres au Maroc). Par sa politique étrangère, menée en désaccord avec J. de Selves, ministre des Affaires étrangères, il s'attire l'hostilité des nationalistes, et, en janvier 1912, l'opposition du Sénat entraîne la chute de son cabinet.

Ministre des Finances

Il passe alors dans l'opposition et succède à Émile Combes à la présidence du parti radical et radical-socialiste. Il redevient ministre des Finances dans le cabinet Doumergues (1913), mais il doit démissionner en mars 1914 dans une atmosphère de scandale politique, alors que Mme Caillaux a tué le directeur du Figaro, Gaston Calmette, qui avait entrepris une violente campagne contre son mari.

Lors de la Première Guerre mondiale, J. Caillaux est arrêté pour correspondance et intelligence avec l'ennemi. Condamné à trois ans de prison en 1920 par la Haute Cour, qui retient l'accusation d'aide involontaire à l'ennemi par ses propos, ses contacts et son opposition politique, il est amnistié en janvier 1925.

Dans les cabinets Painlevé (oct. 1925) et Briand (juin-juill. 1926), il est ministre des Finances. Après avoir perdu l'appui des socialistes, qui veulent l'imposition sur le capital, il est écarté du pouvoir en 1926. Élu sénateur en octobre 1925, il restera président de la commission des Finances jusqu'en 1940. Sa présence dans le cabinet Bouisson en 1935 en motive le renversement le jour où il se présente à la Chambre. Il est l'auteur de Mémoires (1942-1947).

Pour en savoir plus, voir les articles radicalisme, IIIe République.