Jean-Louis Borloo

Homme politique français (Paris 1951).

1. Dans l'appareil de l'UDF et du parti radical

Avocat, spécialiste du droit des faillites, maire de Valenciennes (1989-2002), conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais (1992-1993 puis en 1998), il siège au Parlement européen de 1989 à 1992. Cofondateur de Génération Écologie (1991), J.-L. Borloo est nommé porte-parole de l'Union pour la démocratie française (UDF) en 2001 avant de rallier l'Union pour un mouvement populaire (UMP) au lendemain du 21 avril 2002. Co-président (2005-2007) de cette formation, il est président du parti radical de 2007 à sa retraite de la vie politique en 2014.

2. Aux gouvernements

Ministre délégué à la Ville et à la Rénovation urbaine (2002-2004), ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale (2004-2005) dans les gouvernements Raffarin, puis ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement (2005-2007) dans le cabinet de Villepin, J.-L. Borloo fait adopter la loi sur la rénovation urbaine et sur le surendettement des ménages (dite « loi Borloo ») en août 2003. Il présente en juin 2004 un Plan de cohésion sociale destiné à agir simultanément sur l'emploi, le logement et l'égalité des chances. En 2006, il instaure le chèque emploi-service universel.

Ministre des Finances, de l'Économie et de l'Emploi dans le premier gouvernement Fillon (mai-juin 2007), il succède à Alain Juppé au ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement et de l'Aménagement durables dans le second gouvernement Fillon (ministère en charge, depuis le remaniement ministériel de juin 2009, des technologies vertes et des négociations sur le climat) et lance, en juillet 2007, le Grenelle de l'Environnement.

3. Le départ de l'UMP

Grand perdant de son duel avec François Fillon au poste de Premier ministre, Jean-Louis Borloo choisit, lors du remaniement ministériel de novembre 2010, de ne pas faire partie de la nouvelle équipe réunie par ce dernier, et quitte la vice-présidence de l'UMP, poste qu'il occupait depuis janvier 2009. En avril 2010, il rend publics son départ de l'UMP – dont il estime qu’elle a phagocyté l'aile « humaniste et sociale » de la droite – et sa décision de reformer, autour de ce courant de pensée, une formation centriste sur le modèle de l’ancienne UDF. Il fait également entendre qu’il a l’intention de se présenter, sur la base de ces idées, à l’élection présidentielle de 2012.

En juin 2011, il fonde avec Hervé Morin (→ Nouveau Centre), Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) et Hervé de Charette (Convention démocrate) l'Alliance républicaine, écologique et sociale (ARES). En octobre, il annonce qu'il renonce à concourir à la présidentielle de 2012. Critique de l’orientation très marquée à droite prise par N.  Sarkozy, J.-L. Borloo n’en fait pas moins savoir son ralliement à ce dernier en mars 2012. Mais la dynamique de la mobilisation de 2007 fait désormais place à un soutien « vigilant » et, de la sorte, critique.

Après la défaite du candidat de droite aux présidentielles de mai 2012, J.-L. Borloo retrouve son siège en juin à l’Assemblée, aux côtés d’une douzaine d’autres membres du parti radical valoisien, dont la moitié rallie l’UMP. Avec l’appui du Nouveau Centre, il crée un groupe parlementaire d’une trentaine de députés, l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI), destinée à porter la parole centriste, et à regrouper les formations de cette tendance.

4. Dans l’opposition

En octobre 2012, ce groupe se constitue en parti à part entière, sous les auspices de Valéry Giscard d’Estaing et de Simone Veil. Et rallie à lui l’ancienne Ministre des Sports de N. Sarkozy, Chantal Jouanno, puis un cacique de l’UMP, le centriste Pierre Méhaignerie, révulsé par le combat des chefs qui déchire son ancienne formation et l’orientation très droitière dans laquelle celle-ci semble continuer à s’engager. J.-L. Borloo, son président, mise sur l’ancrage local de ses cadres et leur sensibilité pro-européenne pour engranger de bons résultats lors des élections de 2014. S’il renonce finalement à briguer la fonction de maire de Paris, il escompte bien ravir à la gauche, avec l’accord et l’appui d’une UMP perçue comme « concurrente mais alliée », quelques grandes villes comme Strasbourg, Caen, Amiens, Angers ou Pau ; et élargir le nombre de ses troupes au Parlement de Strasbourg.

En novembre 2013, il scelle un rapprochement avec le MoDem de François Bayrou, sous la bannière L'Alternative, une plate-forme politique commune dont l'ambition est de favoriser une « large majorité réformiste allant non seulement de la droite républicaine au centre, mais jusqu'aux sensibilités écologistes et sociales-démocrates ». Si cette alliance remporte des succès aux municipales de mars 2014 (115 villes de plus de 10 000 habitants, dont Amiens et Nancy, mais aussi les symboles que sont Niort et Pau), et aux européennes de mai (9,9 % des voix, soit presque un point et demi de plus que le MoDem en 2009, et un représentant supplémentaire à Strasbourg), elle souffre, dans l’attente d’un congrès fondateur et clarificateur prévu pour novembre, de la géométrie variable de ses stratégies d’entente électorale, du rejet que suscite toujours auprès de ses ténors la personne de F. Bayrou, et des ambitions de ce dernier – d’autant plus avivées que pour des raisons de santé J.-L. Borloo se voit contraint de se mettre en retrait de la vie publique puis de renoncer à ses fonctions et mandats en avril 2014.

Pour en savoir plus, voir les articles France : vie politique depuis 1958, Ve République.