Cixi ou Ts'eu-hi

Cixi
Cixi

Impératrice de Chine (Pékin 1835-Pékin 1908).

Elle fut la concubine mandchoue de l'empereur Xianfeng (1851-1861), dont elle eut un fils (1856), qui, par suite de la stérilité de l'impératrice, fut proclamé héritier du trône sous le nom de Tongzhi (1862-1874). À la mort de l’empereur, elle s’entendit avec l’impératrice pour faire arrêter les régents, puis elle se réserva le premier rôle, car Tongzhi, devenu majeur (1873), lui abandonna la direction du gouvernement.

L'impératrice douairière, tout au long de sa vie, se signala par son intransigeance, son goût des machinations politiques et s'appuya sur les éléments les plus conservateurs du gouvernement : à la mort de Tongzhi (1875), elle fit proclamer un de ses neveux, un enfant de trois ans, Guangxu, au nom de qui elle exerça la régence après le décès de l’impératrice, qu’elle fit peut-être empoisonner (1881). Elle prit d’abord pour ministre le prince Gong (1861-1884), puis accorda sa confiance à Li Hongzhang, pour rappeler quelque temps Gong (1894-1898). Elle s’associa à la politique de modernisation, mais l’arrêta devant la résistance des traditionalistes. Écartée par Guangxu, qui la fit arrêter (juin 1898), elle mit rapidement fin aux « Cent Jours », grâce à l’appui des conservateurs et à la trahison du chef de l’armée, Yuan Shikai (septembre 1898) ; Guangxu fut interné et ses conseillers furent exécutés. Cixi rapporta toutes les réformes et, pour affermir son autorité, favorisa les sociétés secrètes, qui, comme celle des Boxeurs, soulevèrent l’opinion contre les Occidentaux (→ guerre des Boxeurs). Elle provoqua le soulèvement xénophobe de 1900.

Après la victoire des Européens et le traité de Pékin (1901), elle comprit la nécessité des réformes et rénova les programmes scolaires, rappela les partisans de la Chine nouvelle, envoya des missions d’étude en Occident, créa dans les provinces des conseils de notables et annonça solennellement (1908) un programme en neuf ans, terminé par l’élection d’une Assemblée nationale. Mais il est trop tard et le régime est condamné. Il ne survécut que trois ans à sa disparition.

Pour en savoir plus, voir les articles histoire de la Chine, Qing.