Traités du gouvernement civil

Ouvrages de John Locke, parus de façon anonyme en 1690.

Ils étaient destinés à appuyer la monarchie nouvellement établie de Guillaume d'Orange. Le premier Traité est une réfutation de la Patriarcha de Filmer (1680), qui défendait le droit divin fondé sur la puissance paternelle, mais c'est le second surtout qui marque une date capitale dans l'histoire de la théorie politique. Pour Locke, la société civile a son fondement et sa limite dans les droits de l'individu. Parmi ces droits, dont il jouit quand il vit à l'état de nature, il a la liberté de disposer de lui-même et des possessions qu'il s'est acquises par son travail (pour Locke, le droit de propriété est un droit naturel). Mais, dans l'état de nature, chacun ayant le droit de se faire justice lui-même, aucune paix ni aucune sécurité n'existent : les hommes sont donc amenés à passer entre eux le contrat qui institue le gouvernement civil, dont la fonction est d'éviter l'état de guerre et de protéger la propriété. Mais, contrairement à Hobbes, Locke souligne que le pouvoir politique n'a pas tous les droits sur les citoyens. Il a pour limite absolue les droits de l'individu. Cette insistance sur les droits individuels de l'homme a fait de Locke le fondateur du libéralisme politique moderne et l'inspirateur de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis d'Amérique, aussi bien que de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, en France.