noire

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

1. Valeur de note immédiatement inférieure à la blanche, dont elle représente la moitié. Elle est la transformation de l'ancienne minime noire et se marque dans le chiffrage des mesures par le dénominateur 4 (= 1/4 de ronde), ou l'un de ses équivalents (→ C).

2.  On appelle notation noire, jusqu'au xviiie siècle environ, la première notation mensurale dans laquelle toutes les valeurs sont noircies, alors qu'elles sont évidées dans la notation blanche ultérieure (xve s.). En notation noire, la semi-brève (losange noirci) se divise en minimes noires (losange noirci avec queue), tandis que dans la notation blanche, conservée pour les mouvements lents jusqu'au xviiie siècle, la même semi-brève (losange évidé, future « ronde ») se divise en minimes blanches (losange évidé à queue, future « blanche ») et celles-ci en semi-minimes crochues (aspect d'une croche évidée ayant la valeur de notre noire). Dans la notation mixte, la plus fréquente, on adopte la notation blanche pour les valeurs longues jusqu'à la minime blanche (future blanche), et la notation noire en dessous, de sorte que la minime noire (future noire) divise la minime blanche (future blanche) en faisant fonction de semi-minime. Nous avons conservé le même principe en faisant de la noire la moitié de la blanche.

3. Dans la notation proportionnelle du xvie siècle, dont il est resté des traces jusqu'au xvie siècle, on employait parfois simultanément notes noires ou notes évidées quelle que soit la valeur. En ce cas, on convenait que la note noire vaudrait les 2/3 de la note blanche correspondante (dénigration). De là, le mot « dénigrer » est passé dans le langage courant pour y signifier « présenter une personne ou un fait en lui ôtant une partie de sa valeur réelle ».