herpès

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Maladie infectieuse, contagieuse et récurrente, due au virus Herpes simplex.

Herpes simplex (HSV) appartient à la famille des Herpesviridæ, comme le virus de la varicelle et du zona, le virus d'Epstein-Barr, agent de la mononucléose infectieuse, le cytomégalovirus, parfois responsable d'une maladie grave de l'enfant et de l'adulte, et le virus Herpes 6, agent d'une maladie infantile, l'exanthème subit. Le virus Herpes 8 humain (HHV8 ou Herpes virus SK) est impliqué dans le sarcome de Kaposi. Herpes simplex touche la peau et les muqueuses, d'une part, le système nerveux, d'autre part. Deux sous-espèces sont en cause : HSV1, responsable de l'herpès labial, et HSV2, agent de l'herpès génital.

Contamination

Le virus se transmet par contact direct avec les lésions. La primo-infection (premier contact avec le virus) engendre des réactions inflammatoires (rougeurs suivies de la formation de vésicules). Le virus reste ensuite présent dans les ganglions nerveux, ce qui entraîne des résurgences de la maladie, toujours au même endroit. Cet herpès récurrent peut récidiver à diverses occasions : les règles et la grossesse chez la femme, les expositions au soleil, une maladie infectieuse, un choc émotionnel, etc.

HERPÈS LABIAL (INFECTION À HSV1)

Cette maladie infectieuse est due le plus souvent au virus Herpes simplex 1. La première contamination a lieu dans l'enfance.

La primo-infection n'engendre généralement aucun symptôme ; elle peut cependant se traduire par une gingivostomatite (inflammation de la gencive et de la muqueuse buccale). Ultérieurement, des récurrences sont possibles, souvent facilitées par un facteur déclenchant : soleil, froid, infections, règles, stress. Elles se manifestent sous la forme d’une éruption vésiculeuse localisée. Cette éruption se situe le plus souvent autour de la bouche et du nez (bouton de fièvre), mais elle peut toucher les joues ou les doigts (panaris herpétique). Les vésicules s'ouvrent puis laissent une croûte jaunâtre, qui tombe en moins d'une semaine sans laisser de cicatrice. Les épisodes récurrents sont toujours apparents ; ils sont cependant moins visibles que la primo-infection.

Traitement

Généralement, les traitements symptomatiques suffisent (application d’antiseptiques locaux). Dans les rares formes graves, l’aciclovir, ou ses dérivés, peut raccourcir l’évolution et améliorer rapidement les symptômes.

Complications

La méningoencéphalite herpétique est une complication grave de l’infection à HSV1. Il s’agit d’une récurrence qui siège dans le système nerveux central et les méninges. Le pronostic est redoutable en l’absence de traitement. Celui-ci doit être débuté le plus rapidement possible et repose sur l’administration d’aciclovir par voie intraveineuse.

HERPÈS GÉNITAL (INFECTION À HSV2)

Cette maladie infectieuse, due le plus souvent au virus Herpes simplex 2, est une maladie sexuellement transmissible. Sa fréquence est croissante dans le monde entier. La primo-infection est l'épisode le plus intense : elle se manifeste par la survenue, sur les organes génitaux et, parfois, dans la région anorectale, d'une sensation de brûlure, suivie par l'éclosion de vésicules qui éclatent en laissant des ulcérations : la douleur est vive, exacerbée par le contact avec l'urine. Le liquide suintant des ulcérations est très contagieux et celles-ci constituent en outre une porte d'entrée pour toute autre maladie sexuellement transmissible. C'est pourquoi il convient de s'abstenir de toute relation sexuelle pendant une poussée d'herpès. Cette première poussée peut durer 2 ou 3 semaines. Les épisodes récurrents sont plus courts et moins intenses.

Complications

L'herpès génital et, dans une moindre mesure, l'herpès labial sont surtout redoutables chez les sujets immunodéprimés : enfants qui présentent à la naissance une carence immunitaire ou malades dont le système immunitaire est affaibli soit par un traitement immunosuppresseur (après une transplantation d'organe), soit par la maladie même dont ils souffrent (certains cancers, sida). L'herpès génital se manifeste alors par des groupes de vésicules étendus entraînant des destructions tissulaires et par des hémorragies touchant les appareils digestif et respiratoire. Il peut devenir chronique et s'accompagner d'ulcérations labiales, génitales et anales traînantes ou de vésicules disséminées sur tout le corps. Un traitement antiviral est alors très utile. Il est autorisé en cours de grossesse en cas de récidive fréquente.

En cas de grossesse, l’herpès génital de la mère est dangereux pour l’enfant au moment de l’accouchement, la contamination risquant de se produire lors de l’expulsion. C’est pourquoi, en cas de primo-infection herpétique ou d’un épisode d’herpès récurrent, une césarienne est justifiée en fonction du terme.

L'herpès du nouveau-né contracté au moment de l'accouchement peut être extrêmement grave. Il provoque une éruption généralisée, une encéphalite, un ictère et une coagulation intravasculaire. Il se traite avec l'aciclovir par voie intraveineuse.

Un nourrisson atteint d'eczéma étendu peut avoir une forme grave d'herpès cutané : le syndrome de Kaposi-Juliusberg.

Diagnostic et évolution

Le diagnostic de l'herpès génital repose sur l'examen clinique du patient et, si besoin, sur l'isolement du virus des lésions vésiculeuses par culture spéciale.

Traitement

Les soins antiseptiques locaux suffisent pour assécher les lésions minimes et éviter les surinfections ; mais, lors de récidives fréquentes, en particulier génitales ou anorectales, un traitement antiviral peut être prescrit.

Voir : encéphalite, syndrome de Kaposi-Juliusberg, uvéite, vulvovaginite.