Ray Douglas Bradbury

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Écrivain américain (Waukegan, Illinois, 1920-Los Angeles 2012).

Très tôt attiré par la science-fiction, il édita dès 1939 sa propre revue, Futuria Fantasia, où il publia ses premières nouvelles. En 1941, il vendit sa première nouvelle à un magazine et, la même année, fit la connaissance de Leigh Brackett, qui l'encouragea à devenir écrivain. En 1947 paraît son premier livre, Dark Carnival, qui réunit la plupart des nouvelles écrites depuis 1943 et parues en revues. Beaucoup de ses récits ne relèvent pas à proprement parler de la science-fiction, son angoisse face à la mort et sa fascination pour les univers macabres l'entraînant plus vers le fantastique que vers la fiction scientifique. Pourtant, c'est la science-fiction qui lui vaut en 1950, avec les Chroniques martiennes, d'établir sa réputation et de devenir l'un des écrivains américains les plus lus et les plus traduits dans le monde. Le thème général de ces nouvelles (les tentatives des Terriens à l'aube du xxie s. pour coloniser la planète Mars) n'est qu'un prétexte à une réflexion sur la solitude, l'apparence et la mort. Les humains débarquent avec leurs préjugés sur la planète rouge, dont les habitants quasi inaccessibles oscillent constamment entre le rêve et la réalité. Haine de la science et de la technologie, célébration de la simplicité et de l'innocence, difficulté d'être adulte, piège des apparences et des masques : ces thèmes appartiennent en fait à la grande tradition de la littérature américaine et Bradbury en joue avec une écriture qui doit beaucoup plus à Hemingway qu'aux professionnels de la science-fiction. En témoignent également, outre Fahrenheit 451 (1951 en revue, 1953 en volume), l'un de ses rares romans, qui évoque une société où les pompiers ont pour tâche de brûler les livres, les nouvelles rassemblées dans l'Homme illustré (1951), les Pommes d'or du soleil (1953), Un remède à la mélancolie (1959). Scénariste de films (dont Moby Dick pour John Huston en 1956), il s'est aussi essayé à la poésie et au théâtre avec The Wonderful Coco-Nut Ice Cream Suit and Other Plays (Théâtre pour demain et après, 1973). Personnifiant, aux yeux du non-spécialiste, la science-fiction moderne, il a vu ses meilleurs récits adaptés au théâtre, à la télévision et en bandes dessinées.