Bonaparte

Charles Marie Bonaparte
Charles Marie Bonaparte

Famille française d'origine italienne, dont une branche s'établit en Corse au xvie s.

Son fondateur fut Charles Marie Bonaparte (Ajaccio 1746-Montpellier 1785). Il se fit le champion, auprès de Paoli, de l'indépendance corse contre les Génois, puis du rattachement de l'île à la France. En 1764, il épousa Maria Letizia Ramolino, dite Madame Mère (Ajaccio 1750-Rome 1836), de qui il eut douze enfants dont huit survécurent. La mère de Napoléon Bonaparte était une femme possédant une très forte personnalité. Elle incarnait les vertus de la mère de famille corse traditionnelle : mariée à quatorze ans, elle aida son mari dans la lutte contre les Génois. Devenue veuve à trente-cinq ans, elle élèva ses enfants avec énergie et courage. Toute sa vie, elle conserva sur sa famille, notamment sur Napoléon, une grande autorité. Pendant l'Empire (1804-1814), elle mena une vie modeste et retirée avec le titre de Madame Mère. La famille Bonaparte demeura très patriarcale. Tous les frères et sœurs de l'Empereur restaient dans son sillage ; il les combla de ses bienfaits tout en conservant la haute main sur eux.

Joseph Bonaparte (Corte 1768-Florence 1844). Premier prince du sang à la proclamation de l'Empire, il reçut la dignité de Grand Électeur (en 1804), fut roi de Naples (1806-1808) puis roi d'Espagne (1808-1813, → histoire de l'Espagne). À partir de 1815, il vécut 25 ans aux États-Unis ou en Angleterre.

Napoléon Bonaparte (Ajaccio 1769-Sainte-Hélène 1821). Il devint empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier.

Lucien Bonaparte, prince de Canino (Ajaccio 1775-Viterbe 1840). Député aux Conseil des Cinq-Cents, il prépara le coup d'État du 18 brumaire an VIII et y joua comme président de cette Assemblée un rôle décisif. Ministre de l'Intérieur (1799), ambassadeur à Madrid (1800), il se brouilla en 1804 avec Napoléon.

Un des fils de Lucien, Pierre (Rome 1815-Versailles 1881), tua, le 10 janvier 1870, le journaliste Victor Noir à la suite d'une polémique de presse. Il fut acquitté et se retira en Angleterre.

Maria-Anna, dite Élisa Bonaparte (Ajaccio 1777-près de Trieste 1820). Avec son mari, Félix Baciocchi, épousé en 1797, elle régna sur les principautés de Lucques et de Piombino (1805) puis, comme grande-duchesse, sur la Toscane (1809-1814).

Louis Bonaparte (Ajaccio 1778-Livourne 1846). Connétable d'Empire, il fut marié malgré lui (1802) avec Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine. Placé par son frère sur le trône de Hollande (1806), il fut sans cesse en conflit avec Napoléon, qui l'obligea à abdiquer en 1810. Il est le père de Louis Napoléon (1808-1873), futur Napoléon III (1852-1870).

Le fils de Napoléon III et d'Eugénie de Montijo, Eugène Louis Napoléon (Paris 1856-Ulundi, Kwazulu-Natal, 1879), prince impérial, candidat bonapartiste après la mort de son père, fut tué au Zoulouland, où il était attaché à l'état-major de l'armée britannique.

Marie-Paulette, dite Pauline Bonaparte (Ajaccio 1780-Florence 1825). Épouse du général Leclerc (1797), veuve, remariée (1803) avec Camillo Borghèse, elle fut, avec lui, à la tête de la principauté de Guastalla (1806).

Marie-Annonciade, dite Caroline Bonaparte (Ajaccio 1782-Florence 1839). Épouse de Joachim Murat, grande-duchesse de Clèves et de Berg (1806), reine de Naples (1808), elle s'efforça vainement de conserver ce trône en 1814.

Jérôme Bonaparte (Ajaccio 1784-Villegenis [Massy], Essonne, 1860). Roi de Westphalie (1807-1813), il épousa en secondes noces Catherine de Wurtemberg (1807). Gouverneur des Invalides (1848), maréchal de France (1850), il fut président du Sénat en 1852. Il eut de Catherine de Wurtemberg trois enfants, dont  : Mathilde (Trieste 1820-Paris 1904), princesse Demidov par son mariage et qui tint à Paris un salon célèbre (→ princesse Mathilde) ; Napoléon, dit le prince Jérôme (Trieste 1822-Rome 1891), sénateur et ministre de l'Algérie et des Colonies sous le Second Empire, qui s'opposa néanmoins à la politique de son cousin Napoléon III.

De son mariage (1859) avec Clotilde de Savoie, Napoléon (le prince Jérôme) eut trois enfants, dont Victor (Meudon 1862-Bruxelles 1926), prétendant au trône impérial à partir de 1879 et lui-même père de Louis (Bruxelles 1914-1997), prétendant dès 1926 de la dynastie napoléonienne.