Alphaville (Une étrange aventure de Lemmy Caution)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Film poétique d'anticipation de Jean-Luc Godard, avec Eddie Constantine (Lemmy Caution), Anna Karina (Natacha von Braun), Akim Tamiroff (Henry Dickson), Howard Vernon (Pr. Léonard Nosferatu, alias Pr. von Braun), Laszlo Szabo (ingénieur en chef), Jean-André Fieschi et Jean-Louis Comolli (Pr. Heckell et Jeckell).

  • Scénario : Jean-Luc Godard
  • Photographie : Raoul Coutard
  • Musique : Paul Misraki
  • Montage : Agnès Guillemot
  • Pays : France et Italie
  • Date de sortie : 1965
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 38
  • Prix : Ours d'or, Berlin 1965

Résumé

Lemmy Caution, agent secret, vient des Pays extérieurs pour détruire Alphaville, soumise au pouvoir terrifiant de l'ordinateur Alpha 60. S'étant épris de Natacha, la fille du Pr. von Braun, il accomplira sa mission et sauvera la jeune fille en lui apprenant à dire les mots interdits à Alphaville : « Je vous aime ».

Commentaire

Ce poème scintillant, qui alterne le noir profond et les éclairs, est placé par Godard sous le signe de F.W. Murnau, de l'expressionnisme allemand (Lemmy parle des vieux films de vampire que l'on voyait à la cinémathèque) et de la poésie de Cocteau et de Paul Eluard. Eddie Constantine traverse les zones interdites filmées en images négatives, comme dans Nosferatu et Orphée, puis lit d'admirables fragments de Capitale de la douleur à sa bien-aimée, alors que l'ordinateur tente de lui inculquer les principes de la physique et de la logique moderne.