sexualité

Jean Honoré Fragonard, le Verrou
Jean Honoré Fragonard, le Verrou

Ensemble des phénomènes sexuels ou liés au sexe, que l'on peut observer dans le monde vivant.

BIOLOGIE

La sexualité est liée à un mode particulier de reproduction, la reproduction sexuée, observable dans l'ensemble du monde vivant (bactéries, protistes, végétaux, animaux), qui représente l'unique mode de reproduction des animaux du groupe des vertébrés.

Selon ce mode de reproduction, les individus nouveaux sont engendrés après fusion de deux cellules sexuelles (fécondation) issues de deux parents de sexes différents (chez les bactéries et les protozoaires ciliés, il y a échange de matériel génétique entre deux cellules, c'est le phénomène de conjugaison). [→ reproduction, fécondation.]

La sexualité recouvre l'ensemble des phénomènes biologiques, physiologiques et comportementaux lié à la reproduction sexuée. Chez l'homme, le développement de la contraception et la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG, couramment appelée avortement) tendent cependant à dissocier reproduction et sexualité, celle-ci étant désormais souvent motivée par la seule recherche du plaisir et non par une volonté de procréation. Cette dissociation facilite la reconnaissance sociale de pratiques sexuelles non reproductives, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles. (→ contraception, homosexualité, interruption volontaire de grossesse.)

Les caractères sexuels

La séparation des sexes (ou gonochorisme) comporte non seulement la différenciation des lignées de cellules reproductrices (germen), mais aussi celle, plus ou moins marquée, des autres cellules du corps (soma) : l'individu mâle et l'individu femelle d'une même espèce se distinguent par des caractères sexuels.

Caractères sexuels primaires

Les caractères sexuels primaires englobent tous les organes directement liés à la production, à l'émission et à l'échange des gamètes. Ils comprennent donc les gonades, les tractus génitaux et les organes d'accouplement. Ils se forment avant la période de maturité sexuelle, ou puberté.

Caractères sexuels secondaires

Les caractères sexuels secondaires sont des caractères somatiques ayant des rapports variables avec la formation génitale. Ils se développent seulement à la puberté et sont signalétiques de la maturité sexuelle (dans l'espèce humaine, développement des seins, de la barbe, etc.). Ils sont tantôt permanents, et responsables du dimorphisme sexuel (différence d’apparence entre le mâle et la femelle d’une même espèce), tantôt transitoires. Ils ne se manifestent alors que pendant les périodes de reproduction (changement de couleur du plumage de certains oiseaux mâles par exemple), coïncidant avec le phénomène du rut.

Pour en savoir plus, voir les articles caractère sexuel, genre [sexualité], puberté.

La sexualité humaine

La vie sexuelle

Elle débute dès la première enfance. Dans la première année de la vie, la zone buccale est la source de toutes les satisfactions (succion du sein maternel). Dès la deuxième et la troisième année, l'intérêt de l'enfant se déplace sur la zone anale (apprentissage de la propreté). Puis, entre 3 et 5 ans, les organes génitaux deviennent prédominants. Enfin, à l'âge de 6 ans s'installe une apparente mise en sommeil de la poussée sexuelle (période de latence) qui se trouve brutalement réactivée à la puberté. À l'adolescence, l'individu connaît des modifications morphologiques et découvre de nouvelles sensations et des fantasmes.

L'acte sexuel

L'acte sexuel intègre les apports de tous les organes des sens et du psychisme. Il commence par une phase d'excitation, incluant souvent des préliminaires (jeux, caresses). Il se produit chez l'homme une érection de la verge et, chez la femme, une érection du clitoris, des mamelons, des petites lèvres ainsi qu'une sécrétion vaginale. Puis survient une deuxième phase, en plateau. Ensuite, l'orgasme, maximum du plaisir, correspond à l'éjaculation chez l'homme, à des contractions musculaires rythmées de l'utérus, du vagin et du périnée chez la femme. Enfin vient une phase de résolution suivie, chez l'homme uniquement, d'une période réfractaire où un nouvel orgasme est impossible.

Pour en savoir plus, voir l'article désir sexuel

Les troubles de la sexualité

Une sexualité satisfaisante est l'un des facteurs nécessaires à l'épanouissement de l'individu. L'harmonie sexuelle est vulnérable à de nombreux facteurs, le plus souvent psychologiques (anxiété, surmenage, complexe d'ordre esthétique, etc.), mais parfois également socioculturels, qui peuvent se traduire par des symptômes fonctionnels (impuissance, éjaculation précoce, anorgasmie, vaginisme) et comportementaux (peur, inhibition sexuelle, donjuanisme, fétichisme, nymphomanie).

L'étude et le traitement de ces troubles constituent l'objet de la sexologie, de la psychanalyse, ainsi que de nombreuses recherches en psychobiologie.

Chez l'homme, l'impuissance est l'impossibilité totale ou partielle d'obtenir l'érection ou de la maintenir suffisamment longtemps. Si elle est occasionnelle, ou si elle se produit chez l'adolescent (sous la forme d'une éjaculation précoce), elle est anodine et sans conséquence.

Chez la femme, le vaginisme correspond à des spasmes involontaires des muscles du vagin, empêchant la pénétration ; la dyspareunie désigne des douleurs ressenties pendant le coït. L'anorgasmie (« frigidité ») est l’absence complète ou partielle d'orgasme.

La cause des perturbations sexuelles est parfois une maladie organique, justifiant des examens biologiques et radiologiques. Mais, dans la grande majorité des cas, les troubles sexuels sont d'ordre psychologique. Ils sont l'objet d'une approche la moins médicalisée possible. Les traitements sont psychologiques (psychothérapie, conseils de « sexothérapie » sur les pratiques sexuelles), rarement médicamenteux, exceptionnellement chirurgicaux (prothèse à l'intérieur du pénis par exemple).

Voir : frigidité, impuissance, sexologie.

Jean Honoré Fragonard, le Verrou
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  • 1905 Trois Essais sur la théorie de la sexualité, ouvrage de S. Freud.