photomontage

Alexander Graham Bell
Alexander Graham Bell

Collage réalisé à partir d'images photographiques.

Le berceau allemand

C'est pour lutter contre l'œuvre unique et sacralisée que le groupe dadaïste de Berlin, au lendemain de la Première Guerre mondiale, inventa le procédé consistant à détourner de leur contexte original des images ou des textes souvent fragmentés, empruntés aux répertoires les plus communs (journaux, affiches, dictionnaires, ouvrages de vulgarisation, catalogues publicitaires). Par la priorité qu'il donnait à la représentation et à sa signification, le photomontage ainsi conçu se distinguait du collage cubiste, dont les préoccupations étaient d'ordre plus strictement esthétique.

Indépendamment du groupe berlinois, formé principalement de Raoul Hausmann (1886-1971), Hannah Höch (1889-1978), G. Grosz et John Heartfield (1891-1968), qui amena le genre à son apogée, Ernst, violemment opposé à toute préoccupation idéologique, s'employa à faire surgir de ses « Fatagagas » toute une poésie du merveilleux et de l'étrange (Ici tout flotte encore, 1920, MOMA). Le photomontage, enseigné au Bauhaus, inspira notamment Moholy-Nagy (Jalousie, 1925).

La postérité du photomontage

Dans les débuts de l'URSS, le photomontage fut utilisé comme un moyen de propagande par l'image. C'est surtout à travers la revue LEF, organe des constructivistes, que se diffusa la nouvelle technique. Rodtchenko en exploita les nombreuses possibilités et Lissitzky y eut recours, parfois à une grande échelle, pour décorer des pavillons d'expositions.

À la suite des dadaïstes, les surréalistes (Breton, Duchamp, Man Ray) s'emparèrent du procédé, qui permettait de multiplier à l'infini les associations absurdes ou étranges. Utilisé jusqu'à aujourd'hui, tant dans la publicité que dans les activités purement artistiques, le photomontage est devenu une technique graphique au même titre que le dessin.