orléanisme

Parti ou attitude politique de tous ceux qui désiraient le rétablissement d'une monarchie constitutionnelle fondée sur le consentement du peuple, appuyée sur la richesse et les capacités.

La Régence (1715-1723) avait accru les ambitions de la maison d'Orléans. À la fin de l'Ancien Régime apparaît une opposition orléaniste réclamant une monarchie constitutionnelle et s'appuyant sur la bourgeoisie riche et éclairée. Elle est incarnée par Philippe d'Orléans, qui prend le nom de Philippe Égalité en 1792. Après 1815, la politique des Bourbons mécontente la bourgeoisie et ranime l'orléanisme. En janvier 1830 se forme un parti orléaniste avec Talleyrand, Thiers et l'équipe du National. En juillet 1830, la bourgeoisie, redoutant une république, se rallie à Louis-Philippe, nommé roi des Français et non plus roi de France. Mais cette monarchie est d'autant plus fragile que les orléanistes vainqueurs se divisent en un parti du mouvement et un parti de la résistance, lui-même peu homogène. Elle s'effondre en 1848. Sous la IIe République, les orléanistes entrent dans le parti de l'Ordre. Leur clientèle se rallie en grande partie au second Empire, qui assure ordre et prospérité. À l'Assemblée nationale (1871-1875), les 200 députés orléanistes (comte de Paris), attachés au drapeau tricolore et au régime parlementaire, ne peuvent s'entendre avec les légitimistes (comte de Chambord) et la restauration échoue (1873). Le centre gauche orléaniste, derrière Thiers, se rallie à la république. Le duc de Broglie, chef du centre droit, est l'instigateur de la crise du 16 mai 1877. Mais la Chambre refuse sa confiance à son gouvernement d'union des droites et cet échec affaiblit gravement le parti qui perdra sa raison d'être après la mort du comte de Chambord (1883), qui permet la fusion des orléanistes et des légitimistes.