ode

(bas latin oda, du grec ôdê, chant)

Poème lyrique divisé en strophes semblables entre elles par le nombre et la mesure des vers et destiné soit à célébrer de grands événements ou de hauts personnages (ode héroïque), soit à exprimer des sentiments plus familiers (ode anacréontique) ; poème mis en musique.

L'ode était chez les Grecs un poème chanté : elle apparut dès le viie s. avant J.-C. chez Alcée et Sappho, sous forme de chansons guerrières, festives ou amoureuses. L'ode solennelle fut représentée par les Épinicies de Pindare (ve s. avant J.-C.). À Rome, Horace imita dans ses Odes le lyrisme éolien, mais délaissa l'aspect chanté.

Redécouverte par Pétrarque et illustrée en Italie par le Tasse, l'ode fut introduite en France par la Pléiade (Ronsard, Odes, 1550-1555). Malherbe créa la grande strophe lyrique française, comme, en Angleterre, J. Milton, dès l'Ode de la Nativité (1629), établit le modèle d'un genre visionnaire.

Après N. Boileau et J.-B. Rousseau, l'ode retrouva le haut lyrisme avec Chénier, Lamartine, Hugo (Odes, 1822), ainsi que le romantisme anglais (P. B. Shelley, l'Ode au vent d'ouest, 1819 ; J. Keats, Ode au rossignol, 1819) et allemand (F. Hölderlin). La forme devint rigoureuse chez T. de Banville (Odes funambulesques, 1858). Alors que G. Carducci (Odes barbares, 1877-1889) puis P. Valéry (Charmes, 1922) adoptèrent les rythmes de l'ode classique, P. Claudel, dans ses Cinq Grandes Odes (1900-1908), élargit le registre du genre aux dimensions d'une cosmogonie, tout comme F. Pessoa (Odes de Ricardo Reis).

Pour en savoir plus, voir l'article ode [musique].

Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 9, op. 125 (3e mouvement, scherzo)
Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 9, op. 125 (3e mouvement, scherzo)
Voir plus