membre

Appendice du tronc de l'homme ou des animaux, disposé par paires et servant à la locomotion ou, parfois, à la préhension.

BIOLOGIE

L'homme possède quatre membres : deux supérieurs et deux inférieurs. Comme il se tient debout, en équilibre, sur ses membres inférieurs, il est dit bipède, par opposition aux animaux quadrupèdes, dont les quatre membres servent à la locomotion. Les membres supérieurs de l'homme ne servent qu'à la préhension. Les membres sont attachés au tronc humain au niveau des ceintures par l'intermédiaire d'articulations puissantes : ceinture scapulaire et articulation de l'épaule pour les membres supérieurs ; ceinture pelvienne et articulation de la hanche pour les membres inférieurs.

La ceinture scapulaire et les membres supérieurs

La ceinture scapulaire est formée de deux os, la clavicule en avant et l'omoplate en arrière, qui, avec le sternum et la colonne vertébrale, circonscrivent l'orifice supérieur du thorax. La clavicule est un petit os, en forme de S allongé, qui vient, en avant, s'articuler de chaque côté de l'extrémité supérieure du sternum. L'omoplate est un grand os plat, en forme d'aile triangulaire, à sommet inférieur. Elle est appliquée sur la face postérieure de la cage thoracique, sur laquelle elle se déplace en glissant.

Le membre supérieur est composé de trois articles : le bras, dont l'os est l'humérus, l'avant-bras, que soutiennent le radius et le cubitus, articulés entre eux à leurs deux extrémités, et la main. Le bras est relié à l'avant-bras par le coude, l'avant-bras à la main, par le poignet.

La mobilité du membre supérieur est très grande. Les mouvements qui lui sont permis sont variés, précis. Une grande force peut leur être appliquée. En effet, aux ligaments, aux muscles périarticulaires et à ceux du membre supérieur lui-même s'ajoute l'action de muscles puissants qui prennent appui sur le thorax, comme le deltoïde, le grand dorsal, le pectoral et le trapèze.

La ceinture pelvienne et les membres inférieurs

La ceinture pelvienne, ou bassin, a schématiquement la forme d'un entonnoir dont l'ouverture est tournée vers le haut. Ses parois sont formées par les os iliaques réunis entre eux en avant, et aux côtés du sacrum en arrière. Le bassin est divisé en deux étages : l'étage supérieur, nommé grand bassin, est formé par l'évasement des ailes iliaques. Il contient les viscères abdominaux. Un rebord osseux de l'os iliaque, le détroit supérieur, donne accès à l'étage inférieur. Celui-ci, nommé petit bassin, est beaucoup plus réduit. Il contient les organes génitaux, urinaires et la partie terminale du gros intestin. L'articulation des os iliaques, en avant, se nomme symphyse pubienne. Comme toutes les symphyses, c'est une articulation fixe, qui n'acquiert de mobilité que dans certaines circonstances par relâchement ligamentaire, par exemple en fin de grossesse. En arrière, l'articulation sacro-iliaque est fermement maintenue par de larges ligaments et une capsule épaisse. Les mouvements permis sont dits de nutation (inclinaison en avant de l'extrémité supérieure du sacrum), et d'antinutation (inclinaison de cette extrémité vers l'arrière), le coccyx étant animé de mouvements inverses.

Comme le membre supérieur, le membre inférieur est divisé en trois articles : la cuisse, la jambe et le pied. L'os de la cuisse est le fémur, qui est le plus grand os du squelette. Son extrémité supérieure présente une tête presque parfaitement sphérique réunie au corps de l'os par un long col étroit. La jambe comprend deux os : le tibia, en dedans, très robuste, et le péroné, en dehors, beaucoup plus grêle. Ces deux os sont articulés entre eux, à leurs deux extrémités. Leurs extrémités inférieures saillent de chaque côté de la cheville en formant des reliefs, les malléoles externes et internes.

La cuisse est reliée au bassin par l'articulation de la hanche, à la jambe par le genou. La jambe et le pied sont articulés au niveau de la cheville. La hanche est formée par l'articulation du fémur avec l'os iliaque, encore nommée articulation coxo-fémorale. La face externe de l'os iliaque est creusée d'une cavité, le cotyle. La tête du fémur vient s'y loger. Elle est fixée au fond de la cavité par le ligament rond. La capsule articulaire est renforcée par de puissants ligaments et par des muscles périarticulaires. Les mouvements de l'articulation, naturellement amples (flexion, extension, adduction, circumduction, rotation), peuvent être élargis par l'exercice.

Le genou est l'articulation de la cuisse avec la jambe. À son niveau, l'extrémité inférieure du fémur s'articule avec le tibia. Devant la poulie fémorale est plaqué un petit os ovalaire, la rotule. Entre les surfaces articulaires fémorales et tibiales, qui sont mal adaptées, se trouvent des croissants cartilagineux, les ménisques internes et externes, qui assurent l'ajustement. La capsule est mince et lâche. Elle est renforcée par des ligaments antérieurs, postérieurs et latéraux. La région postérieure du genou se nomme région poplitée. Les mouvements sont de flexion et d'extension avec une amplitude de 140° environ, et de rotation. Les articulations péronéo-tibiales supérieures et inférieures permettent de petits mouvements de glissement.

Les membres inférieurs sont lourds et solides. Ils sont mus par des muscles très puissants, formés souvent par plusieurs faisceaux et dont le bon fonctionnement assure la station et la marche normale. Pour le maintien de l'équilibre du corps en station verticale, les membres et les ceintures interviennent : les membres en servant de balancier ; le bassin par sa position ; les muscles fessiers et les muscles postérieurs de la jambe pour assurer l'aplomb du corps. Un des muscles les plus puissants du membre inférieur, assurant l'extension de la jambe sur la cuisse, est le quadriceps crural : il est composé de quatre chefs qui se regroupent en un seul tendon terminal, le tendon rotulien.

Zoologie

Chez les vertébrés, on appelle membre chacun des appendices construits autour d'un axe squelettique se rattachant au squelette axial par une ceinture.

Ces appendices existent par paires. Les membres servent à la locomotion ou à la préhension. Les membres antérieurs des mammifères sont nommés supérieurs chez l'homme : ce sont les bras ; les membres postérieurs sont dits inférieurs : ce sont les jambes. Les nageoires paires des poissons sont des membres véritables. Chez certains invertébrés (insectes) les appendices locomoteurs sont nommés pattes.

Les membres des vertébrés dérivent de replis latéraux de la paroi du corps ; leurs muscles proviennent de plusieurs segments embryonnaires et leurs nerfs se relient à plusieurs nerfs rachidiens. Le squelette d'un membre comprend le squelette du membre proprement dit et celui de la ceinture pectorale ou pelvienne.

Chez les poissons (au sens large), les membres sont du type ptérygium : ce sont des nageoires ; ceux de la plupart des vertébrés terrestres, ou tétrapodes, sont généralement marcheurs et pentadactyles (c'est-à-dire à cinq doigts). La nageoire des sélaciens (requins) est constituée de trois pièces basales prolongées par des rayons cartilagineux et par des rayons dermiques cornés. Chez les actinoptérygiens (c'est-à-dire la plupart des poissons), les os des nageoires paires sont disposés de façon rayonnante ; au contraire, chez les crossoptérygiens (clacanthe) les os sont placés de part et d'autre d'un axe médian : la nageoire pectorale de ce groupe, à structure dichotome, annonce le membre des tétrapodes.

Un groupe de crossoptérygiens, les rhipidistiens, est particulièrement intéressant car il constitue la souche directe des amphibiens. Ces poissons du primaire montraient déjà, dans leur nageoire pectorale, un humérus, un radius et un cubitus ; sans doute se hissaient-ils sur la rive des étangs. Ce processus capital de la « sortie des eaux » s'amplifiera chez leurs descendants, les énormes amphibiens stégocéphales, premiers tétrapodes.

Les membres des vertébrés terrestres présentent une structure assez uniforme, des amphibiens aux mammifères. Chacun de leurs membres, antérieurs ou postérieurs, comprend trois segments : le stylopode, réduit à un os (humérus dans le membre antérieur, fémur dans le membre postérieur) ; le zeugopode, composé de deux os parallèles, l'un interne (radius, tibia), l'autre externe (cubitus ou ulna, péroné ou fibula) ; l'autopode enfin, c'est-à-dire la main ou le pied, divisé en trois parties : le carpe ou le tarse, le métacarpe ou le métatarse, et les phalanges, qui sont le squelette des doigts. Le carpe (ou le tarse) est composé d'un os central ou de deux rangées d'osselets, respectivement en relation avec le zeugopode et le métacarpe (ou le métatarse). La première rangée comprend trois os : le radial (ou tibial), l'intermédiaire et le cubital (ou péronéal). Le métacarpe (ou le métatarse) est constitué de cinq os, les métacarpiens ou métatarsiens. Mais de nombreuses soudures peuvent intervenir selon les groupes. Le nombre de phalanges par doigt est généralement de trois, mais peut varier ; le pouce n'en a jamais plus de deux.

À partir de ce schéma général du membre de tétrapode, il existe un très grand nombre de variations : le membre antérieur peut être transformé en aile chez les ptérosauriens (reptiles volants de l'ère secondaire), les oiseaux et les chiroptères (chauves-souris) ou en nageoires chez les cétacés et divers reptiles fossiles (les phalanges sont alors très nombreuses). Les membres disparaissent totalement chez les amphibiens apodes, les serpents et certains lézards (orvet). La main des primates, surtout celle de l'homme, est remarquablement habile à saisir les objets.

Membre fantôme

On donne ce nom aux sensations généralement douloureuses que les amputés ressentent au niveau de leur membre ou segment de membre absent, comme s'ils le possédaient encore. Il s'agit d'une irritation, au niveau de la section, des filets nerveux du moignon.