laque

(ancien provençal laca, de l'arabe lakk)

Gomme-résine fournie par des arbres de la famille des anacardiacées d'Extrême-Orient, servant à décorer des objets.

La laque, récoltée par incision de l'écorce des arbres à laque, est gardée à l'obscurité jusqu'à son emploi. On l'étend à l'aide d'un pinceau très fin, à raison d'une couche entière pour chaque couleur. Un très lent séchage et un ponçage au charbon de bois séparent deux applications successives. Le dessin apparaît par ablation sélective des couches recouvrant celle dont la couleur est recherchée.

Les laques de Chine ont vraisemblablement précédé ceux du Japon, qui leur sont supérieurs. Des spécimens datant de l'époque des Han ont été retrouvés. Du point de vue artistique, le laque atteint son apogée sous la dynastie des Ming ; les laques de Coromandel sont dès lors très estimés en Europe. Au Japon, à la période de Heian et des Fujiwara correspond la formation d'un véritable style national, déterminé par les peintres de l'école de Tosa. De 1185 à 1333 (période de Kamakura et des Hojo), l'art du laque est remarquable. À la fin du xvie s., la technique est de plus en plus raffinée, le décor tombe dans le maniérisme.

Les laques importés d'Extrême-Orient sont apparus en France au xviie s. Le goût s'en répandit au xviiie s., où l'on en recouvrit les meubles ; le vernis Martin est une imitation de laque. À l'époque contemporaine, la technique du laque a été pratiquée avec maîtrise, notamment par J. Dunand.

  • deuxième moitié du VIIIe s. Portrait du moine Ganjin, statue en laque chinoise.