Keynésianisme

Ensemble des théories économiques de J. M. Keynes et des politiques économiques inspirées par son œuvre, comme la politique du New Deal de F. D. Roosevelt en 1932.

Courant de pensée économique dominant après la Seconde Guerre mondiale, le keynésianisme s'appuie sur la constatation d'un chômage involontaire permanent, mis en lumière par la crise de 1929 et qui ne se résorbera pas par le jeu des mécanismes « classiques » de retour à l'équilibre.

Selon Keynes, les salariés attachent plus d’importance au salaire nominal qu’au salaire réel. Ils recherchent beaucoup plus un salaire stable qu’un salaire réel supérieur à la productivité marginale. Les causes du chômage ne résident pas dans des appréciations portées par les salariés à l’égard de leurs salaires, ni dans le mécanisme du seul marché du travail. La cause du chômage réside, dans l’insuffisance des investissements. Le montant de ceux-ci est, à leur tour, déterminé par le montant de la demande effective globale des biens, constituée par l’addition de la demande des biens de consommation et de la demande des biens d’investissement. Cet ensemble est l’élément créateur du revenu national. Il constitue le motif prédominant qui conduit les entrepreneurs à maintenir la production à tel ou tel niveau (élevé si la demande est forte, bas si elle est faible) ; en conjonction avec le taux de profit anticipé (l’efficacité marginale du capital) et le taux monétaire de l’intérêt, il détermine le montant total de l’investissement et le montant global de l’emploi. L’insuffisance de la demande serait donc, en définitive, la cause essentielle du chômage involontaire. Keynes pense que cette insuffisance est constante en système capitaliste. Cette tendance résulte de ce que, lorsque le revenu d’un individu augmente, il y a non pas accroissement effectif de la part du revenu affectée à la consommation, mais accroissement de la part du revenu affectée à l’épargne. Celle-ci tend à augmenter d’une manière plus que proportionnelle à l’augmentation du revenu sans s’investir toujours pour autant. Cette analyse indique les moyens d’une politique de l’emploi : ceux-ci consistent à réaliser une stimulation de l’investissement privé (par une diminution du taux de l’intérêt ou par des incitations diverses) ou une stimulation de la consommation privée par une redistribution des revenus, ou encore le financement des dépenses publiques par le déficit budgétaire.

L'ensemble des politiques d'inspiration keynésienne relativise l'efficacité de l'instrument monétaire et privilégie l'action de l'État par un accroissement des dépenses publiques pour compenser les déséquilibres du marché. Ces idées se retrouveront chez de nombreux auteurs : on a pu parler de « révolution keynésienne » en raison de l'influence déterminante des idées de Keynes sur les politiques économiques de très nombreux pays.

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