grès

(francique *greot, gravier)

Théière en grès flammé
Théière en grès flammé

Céramique à pâte silico-argileuse, opaque, dure, capable de supporter une haute température de cuisson (1 200-1 400 °C) qui la vitrifie partiellement et la rend imperméable aux liquides ; objet fabriqué dans ce matériau (voir aussi grès [géologie]).

ARTS DÉCORATIFS

Né en Chine, vers le iiie s. avant J.-C., l'art du grès s'est développé sous les Tang et il a atteint son apogée sous les Song avec une remarquable diversité d'aspect (céladons, grès bleutés, grès à décor noir, etc.). Au Japon, les grès se rencontrent à partir du xiiie s. En Occident le grès demeura une spécialité des pays nordiques avec les ateliers allemands (Siegburg, Cologne, Raeren, etc.) actifs dès le xvie s. Ceux du Beauvaisis, en France, ont été florissants au xvie s. ; citons aussi les centres du Berry, de la Puisaye ou de la Nièvre. En Angleterre, l'influence des grès allemands a fait place à une production originale (Nottingham, Staffordshire, etc.) ; mais ce sont surtout les créations de Wedgwood qui ont retenu l'attention (« jasper ware ») et qui ont été souvent imitées en Europe.

Au xixe et au xxe s., des céramistes comme Carriès, Decœur, Delaherche, Lenoble, Artigas, etc., firent du grès leur matière favorite et l'ornèrent d'émaux au grand feu. De même, Henri-Paul Beyer, Jean et Jacqueline Lerat, etc., ont redonné vie au vieux centre de grès de La Borne (Cher) en activité depuis le xvie s.

CÉRAMIQUE

Le grès naturel est composé d'argiles vitrifiables à la cuisson, sans addition de fondants. Le grès artificiel est composé d'argiles réfractaires et de fondants tels que le feldspath (production industrielle). Il peut être recouvert d'une glaçure (vernis au sel) ou d'une couverte (feldspath mêlé de potasse, de chaux), pour accentuer son étanchéité.