filiation

(bas latin filiatio, -onis)

Mode selon lequel se transmettent, dans un système de parenté, le nom, le lieu d'habitation et/ou l'appartenance à une classe matrimoniale et qui se réalise soit par le père (système patrilinéaire), soit par la mère (système matrilinéaire), soit par deux combinaisons possibles des deux lignées maternelle et paternelle (filiation bilatérale ou bilinéaire).

ANTHROPOLOGIE

Dans les sociétés archaïques, la règle de filiation indique qu'un enfant appartient à une classe matrimoniale différente de celle de son père et de celle de sa mère, mais qu'un frère et une sœur appartiennent à la même classe. Autrement dit, un homme de classe A se marie avec une femme de classe B, et leurs enfants, garçons ou filles, appartiennent à une classe C. Dans le cas d'un échange restreint (par exemple dans le système en vigueur chez les Kariera d'Australie, découvert et formulé par A. R. Radcliffe-Brown), ce principe implique que le petit-fils d'un homme de classe A et que la petite-fille d'une femme de classe B, par descendance féminine, sera B. Ainsi, une société peut conjuguer à la fois une filiation matrilinéaire et une filiation patrilinéaire ; c'est même le cas le plus fréquent.

Dans nos sociétés, la filiation est apparemment patrilinéaire, puisque les enfants portent, le plus souvent, le nom du père. En fait, elle ne l'est pas vraiment, puisqu'une femme prend le nom de son mari lors d'un mariage (dans le cas d'une filiation patrilinéaire, une femme, dans tous les cas, devrait garder le nom de son père).

DROIT

Les enfants dont la filiation a été reconnue ont les mêmes droits (par exemple, à l'occasion d'une succession) et les mêmes devoirs (par exemple, en cas d'obligation alimentaire) à l'égard de leur père et de leur mère. En France, la distinction entre l'enfant légitime (né pendant le mariage) et l'enfant naturel (né de parents non mariés au moment de sa conception ou de sa naissance) a été supprimée du Code civil en 2006.

La filiation maternelle

Elle est établie par sa désignation dans l'acte de naissance de l'enfant, sans que la mère, mariée ou non, ait à faire de démarche de reconnaissance.

La filiation paternelle

Le mari bénéficie d'une présomption de paternité à l'égard de l'enfant né de sa femme. Le père non marié doit reconnaître l'enfant pour établir le lien de filiation.

La filiation adoptive

Elle ne résulte pas des liens du sang, mais d'une décision de justice, rendue par le tribunal de grande instance. On distingue l'adoption plénière de l'adoption simple.

L'adoption plénière rompt les liens avec la famille d'origine. Elle est irrévocable. L'adopté a les mêmes droits que les enfants biologiques.

L'adoption simple ne rompt pas les liens juridiques avec la famille d'origine. L'adopté conserve son nom auquel il accole celui de l'adoptant.