diète

(bas latin dieta, journée de travail)

Assemblée politique qui, dans plusieurs États d'Europe (Saint Empire, Pologne, Hongrie, etc.), élisait le souverain et élaborait les lois soumises à sa ratification. (Le Parlement polonais a conservé ce nom.)

HISTOIRE

Diète du Saint Empire (en allemand Reichstag)

Instituée au xe s., elle était alors l'assemblée des princes, ducs et évêques, chargés d'élire le roi de Germanie. Au xiie s., elle se composait des seuls princes-électeurs, tenus de prêter aide et conseil à l'empereur, qui y convoquait aussi certains comtes et seigneurs. Au xiiie s., les députés des villes impériales et épiscopales y firent progressivement leur entrée. À partir de 1489, la diète comprit trois collèges : celui des Électeurs, celui des princes et celui des villes. Les décisions, portant le plus souvent sur la guerre, l'impôt et les frontières, ainsi que sur les lois générales de l'Empire, devaient être approuvées par les trois collèges, et à partir de 1648, par vote majoritaire dans chacun d'eux. L'empereur ratifiait les décisions prises, qui étaient ensuite regroupées dans un édit, appelé recez d'Empire. La diète, qui fut à l'origine le principal instrument gouvernemental du Reich, limita en fait considérablement le pouvoir impérial au profit des princes électeurs. Elle devint permanente en 1663 et s'établit définitivement à Ratisbonne. L'institution de la diète disparut avec le Saint Empire lui-même en 1806.

Diète du IIe Reich (1871-1918) et de la République de Weimar (1919-1933)

→ Reichstag.

Diètes de Basse-Autriche, de Bohême et de Hongrie

Convoquées régulièrement par le souverain, elles comprenaient les représentants des ordres (le plus souvent au nombre de quatre : les prélats, les aristocrates [magnats en Hongrie, seigneurs en Autriche et en Bohême], les nobles [chevaliers] et les villes). Associées aux pouvoirs exécutif et législatif, ainsi qu'à l'administration de ces pays, elles jouèrent un rôle majeur jusqu'aux révolutions de 1848. Les diètes de Bohême et de Hongrie procédaient à l'élection du roi et conservèrent cette prérogative après l'union de la Bohême et de la Hongrie avec l'Autriche en 1526 (jusqu'en 1620 pour la Bohême, 1687 pour la Hongrie).

Diète de Pologne

Appelée assemblée générale, elle était, à partir de 1493, composée du Sénat où siégeaient les évêques et les magnats occupant de hautes charges gouvernementales et administratives, et de la chambre des nonces (c'est-à-dire des députés des diétines). À partir de 1573, la diète élit le roi. La généralisation du Liberum veto à partir de 1652 paralysa le travail des diètes et le fonctionnement de la République nobiliaire jusqu'à sa disparition complète en 1795. La diète fut restaurée dans le Royaume de Pologne de 1815 à 1832. Enfin, selon la constitution de 1921, elle fut l'une des deux chambres du Parlement. Forte de 460 députés, elle est depuis 1952 l'organe suprême du pouvoir d'État.