curie

(italien curia)

Organisme gouvernemental, administratif et judiciaire du Saint-Siège romain (curie romaine) ou des évêchés catholiques (curie diocésaine ou épiscopale).

La curie romaine

Après la paix de l'Église (début du ive s.), la curie s'organise un peu sur le modèle de la cour impériale. Elle comprend une sorte de conseil ordinaire, le synode romain, et des services administratifs, dont le principal est la chancellerie, organisme polyvalent. À la fin du xiiie s., le conseil ordinaire du pape est constitué par les cardinaux présents à Rome, dont les réunions s'appellent « consistoires ».

Sixte Quint, en 1588, confie le travail de la curie à des organismes spécialisés, appelés « congrégations », qui sont des commissions de cardinaux. En 1908, Pie X réforme à nouveau, et profondément, la curie, en mettant l'accent sur l'autorité suprême du pape. Au cours du deuxième concile du Vatican, les prélats souhaitent que les dicastères de la curie soient soumis à une nouvelle organisation plus en rapport avec les besoins des temps, des pays et des rites, et qu'ils entendent davantage des laïques réputés pour leurs qualités.

La réforme de la curie romaine devient effective avec la publication, le 15 août 1967, de deux documents pontificaux qui forment une véritable « loi-cadre ». Les congrégations sont réduites à 10 : pour la doctrine de la foi (ancien Saint-Office), pour les Églises orientales, pour les évêques, pour la discipline des sacrements, pour le culte divin, pour le clergé, pour les religieux et les instituts séculiers, pour l'éducation catholique, pour l'évangélisation des nations, pour les Causes des saints. Désormais sur un pied d'égalité juridique et organique, elles sont toutes dirigées par un cardinal-préfet, dont les décisions appellent une approbation pontificale. Le principe de l'inamovibilité des charges curiales est aboli, toutes les nominations étant caduques à la mort du souverain pontife.