culture cellulaire

Technique de laboratoire de mise en développement de fragments de tissus animaux ou végétaux, ou de bactéries, sur un milieu nutritif, à des fins agronomiques, expérimentales ou médicales.

Biotechnologies

Alexis Carrel a, le premier (1912), réalisé une culture de tissus du cœur de poulet apte à être continuée indéfiniment, au prix de repiquages réguliers. De nombreux autres tissus animaux ont depuis fait l'objet d'une telle culture. La réussite exige la présence, outre les aliments, d'un sérum et d'un extrait embryonnaire. En 1934, des cellules végétales étaient, à leur tour, mises en culture efficacement (Gautheret), mais ce n'est qu'en 1954 que la technique a été parfaitement au point. Contrairement aux cellules animales, les cellules végétales en culture sont capables, sous certaines conditions, de se comporter comme des embryons (embryoïdes) et de se différencier en plantes entières, identiques lorsqu'elles proviennent de la même souche. L'agronomie tire un grand profit des embryoïdes : d'un seul palmier-dattier, on peut, en deux ans, obtenir 100 000 pousses ayant les qualités de la plante mère, au lieu de 30 à 40 rejets en un siècle par la voie naturelle. On a pu ainsi sauver des variétés botaniques menacées de disparition, multiplier les variétés résistantes à tel ou tel virus ou produire des hybrides irréalisables autrement (exemple : amandier et pêcher). Actuellement, la culture de tissus végétaux se pratique à l'échelle industrielle.

Médecine

En médecine la culture de tissus a permis d'étudier de nombreux problèmes de pathologie cellulaire, et notamment la transformation de cellules normales en cellules cancéreuses, et d'obtenir des hybridomes qui produisent des anticorps monoclonaux. Elle a, d'autre part, une importance majeure en virologie, les cellules cultivées servant de milieu de culture aux virus, qui ne peuvent se reproduire que sur des tissus vivants.

Cette technique de laboratoire permet la multiplication des bactéries contenues dans un prélèvement réalisé chez un malade afin de les isoler et de les identifier.

La culture a toujours lieu dans des conditions optimales – pH, température, humidité, pression d'oxygène – de développement des colonies bactériennes. Les milieux de culture peuvent être liquides (bouillon) ou solides (gélose) et ils sont enrichis en fonction des besoins de chaque bactérie. La culture des virus et de certaines bactéries à développement intracellulaire obligatoire (Chlamydia, Rickettsia, Coxiella) nécessite un milieu cellulaire vivant. Elle est réalisée en inoculant des cultures cellulaires, des animaux de laboratoire réceptifs ou des œufs de poule embryonnés.