coopérative

(anglais cooperative)

Groupement économique pratiquant la coopération.

Les objets essentiels de la coopérative sont : 1° de réduire, au bénéfice de ses membres et par l'effort commun de ceux-ci, le prix de revient (et, le cas échéant, le prix de vente) de certains produits ou de certains services, en assurant les fonctions des entrepreneurs ou intermédiaires ; 2° d'améliorer la qualité marchande des produits fournis. Les coopératives se distinguent nettement des entreprises capitalistes, puisqu'elles ne recherchent ni le profit ni la puissance maximale et qu'elles répartissent entre leurs membres l'excédent de gestion ou d'exploitation en fonction du travail fourni. La constitution des sociétés coopératives est fondée sur l'égalité des droits des sociétaires à la gestion et au contrôle, chaque membre disposant d'une seule voix aux assemblées générales.

Les coopératives ouvrières de production

Ce sont les ouvriers coopérateurs qui détiennent l'initiative et la responsabilité.

Les sociétés coopératives ouvrières de production (S.C.O.P.)

Leur origine remonte aux années 1830, mais elles connurent leur premier essor en 1848. Actuellement, ces sociétés (au nombre d'à peu près 1 400, employant environ 35 000 personnes) adhèrent à un organisme commun : la Confédération générale des coopératives ouvrières de production. Une loi du 19 juillet 1978 définit le statut des S.C.O.P. Elles peuvent revêtir la forme de S.A.R.L. ou de société anonyme.

Les communautés de travail

Constituées à la suite de l'expérience tentée en 1941, à Valence, par Marcel Barbu (communauté Boimondau), ce sont des communautés de vie au moins autant que des communautés de travail ; le capital reste propriété indivise de celles-ci.

Les coopératives de travail ou de main-d'œuvre

Ne disposant d'aucun capital important, elles se bornent à exécuter des tâches bien définies. Elles ont pour objet de débattre le prix de l'ouvrage avec l'entrepreneur principal, puis de répartir les tâches et les rémunérations entre leurs membres de façon équitable et suivant des règles que ces derniers se sont données à eux-mêmes. Ces coopératives existent en assez grand nombre dans l'industrie du livre sous le nom de commandites de travail.

Les coopératives agricoles

Le mouvement coopératif représente un élément essentiel du développement actuel de l'agriculture en permettant aux agriculteurs de contrôler près de la moitié des activités de transformation de la production agricole nationale. Quatre agriculteurs sur cinq sont adhérents d'une coopérative agricole. Le rôle des coopératives agricoles est très important dans le secteur de l'exportation agroalimentaire.

Les coopératives de production

Alors qu'elles constituent les formes caractéristiques de l'organisation de la production agricole dans certains pays (kibboutz, kolkhoze, etc.), les coopératives de production sont quasi inexistantes en France.

Les coopératives de services

Surtout représentées par les C.U.M.A. (coopératives d'utilisation du matériel agricole), elles abordent des domaines aussi variés que le travail du sol, la récolte, le drainage et l'irrigation, la déshydratation, l'ensilage, etc.

Les coopératives de stockage et de commercialisation

Elles assurent, à l'amont de l'entreprise agricole, une fonction d'approvisionnement (engrais, aliments du bétail, produits phytosanitaires, etc.) et, à l'aval, la commercialisation des produits (fruits, légumes frais).

Les coopératives de transformation

Elles assurent une proportion très significative de la collecte du lait et de la production du lait, des beurres et des poudres de lait, ainsi qu'une large part de la vinification pour les vins de consommation courante et d'appellation contrôlée ; elles agissent aussi dans le secteur des viandes et volailles et dans celui des fruits et légumes, dont elles assurent une large part de la conserverie.

Les coopératives de consommateurs

Elles vendent à tous les consommateurs des produits au prix du marché, tout en s'efforçant de faire pression contre les hausses spéculatives ; les profits ainsi réalisés sont répartis entre leurs seuls adhérents au prorata de leurs achats dans leurs magasins. La tendance actuelle est de faire deux parts des profits : la plus faible est redistribuée aux coopérateurs suivant la règle indiquée ; la plus forte est affectée à des œuvres sociales ou éducatives réservées aux coopérateurs. Le succès des coopératives de consommation a été particulièrement important notamment en Autriche, en Suisse, en Belgique et dans les pays scandinaves. En France, ces coopératives, adonnées surtout au secteur de l'alimentation, sont affiliées à la Fédération nationale des coopératives de consommateurs (F.N.C.C.) et leur points de vente sont à l'enseigne « Coop ». Elles connaissent depuis 1985 certains problèmes (notamment au niveau des sociétés régionales) qui ont conduit, au début de 1986, à la mise en liquidation de la F.N.C.C.

Les coopératives de détaillants

Ce sont des sociétés coopératives formées entre des commerçants détaillants pour assumer au profit de leurs membres tout ou partie du rôle que remplissent les grossistes. Les premières sont apparues en 1883 en Suisse et en Allemagne ; la possibilité de s'approvisionner à meilleur compte en formant une coopérative plutôt qu'en passant par les grossistes doit permettre aux détaillants de mieux conserver leur liberté. Leur nombre est en France très limité.