argent

(latin argentum)

Métal précieux, blanc, brillant et très ductile, inoxydable. (Élément chimique de symbole Ag.)

  • Numéro atomique : 47
  • Masse atomique : 107,87
  • Température de fusion : 960 °C
  • Température d'évaporation : 1 950 °C
  • Masse volumique : 10,5 g/cm3

Les caractéristiques du métal

L'argent est le plus blanc de tous les métaux et après l'or, le plus malléable et le plus ductile. À l'état pur, il est assez mou. C'est le meilleur conducteur de tous les corps. Inoxydable par l'oxygène de l'air, il se ternit et noircit en présence de traces d'hydrogène sulfuré ; l'acide nitrique le dissout à froid. Dans ses composés, il est presque exclusivement monovalent. Les principaux sont l'oxyde Ag2O, soluble dans l'ammoniaque ; le chlorure et le bromure, insolubles dans l'eau, lentement décomposés par la lumière, propriété utilisée en photographie ; le sulfure Ag2S, noir ; le nitrate AgNO3, incolore, soluble dans l'eau, oxydant et employé comme caustique. L'argent est obtenu à partir de différents minerais et surtout par traitement du plomb argentifère. Les principaux procédés d'élaboration sont la cyanuration et l'amalgamation, qui s'appliquent aux minerais d'argent, et la désargentation, qui s'applique aux minerais argentifères. Comme ils contiennent de l'or, du platine et des métaux de la famille du platine, on raffine l'argent par électrolyse. L'argent peut aussi être récupéré des boues électrolytiques (résidus du raffinage du cuivre, du nickel et d'autres métaux).

La production et les utilisations de l'argent

La production mondiale d'argent est de l'ordre de 20 000 t par an. Cinq pays, le Pérou (3 400 t), le Mexique (3 100 t), la Chine (2 000 t), le Chili (1 900 t) et l'Australie (1 700 t), en fournissent ensemble environ la moitié. L'extraction se développe en Bolivie, au Chili, au Mexique et en Argentine, tandis qu'elle décline au Canada, en Russie et au Kazakhstan.

La part d'argent utilisée pour la photographie argentique est tombée de 50 % de la production mondiale dans les années 1990 à 9 % à la fin des années 2000. Dans le domaine de la bijouterie, l'Inde, l'Italie et la Chine sont les trois premiers utilisateurs.

L'argent pur est utilisé pour sa résistance aux agents corrosifs (hydrogène sulfuré excepté), pour sa bonne conductibilité électrique et pour ses propriétés antifriction. Les alliages d'argent sont très employés, car les additions permettent d'améliorer en particulier la faible dureté du métal. Pour les contacts électriques, on utilise des alliages d'argent, de cuivre et de tungstène. Les métaux d'apport de brasage à l'argent sont constitués d'argent, de cuivre et de zinc. La demande est actuellement en forte croissance pour des besoins industriels où aucun autre élément ne peut se substituer à l'argent ; en particulier pour la purification de l'eau, pour les matériels électroniques (ordinateurs, téléphones cellulaires), pour les batteries électriques et les équipements photovoltaïques, pour les super-condensateurs et dans le domaine des nanotechnologies.

Les alliages argent-cuivre servent à confectionner des monnaies, des médailles, des objets de bijouterie. Pour l'orfèvrerie, les titres légaux sont, en France, de 950 millièmes (1er titre) et de 800 millièmes (2e titre).

L'argent, métal précieux, a eu très tôt un rôle monétaire. Au xive s., le système monétaire français lui juxtapose l'or, mais c'est encore l'argent qui constitue l'unité monétaire de la loi de Germinal. En Europe, l'argent cesse de jouer un rôle important au cours du xixe s. et ne subsiste plus qu'inclus dans les monnaies divisionnaires. (→ bimétallisme.)

Le nitrate d'argent est employé en médecine, sous forme de crayon et maintenant de textile comme cicatrisant. On continue parfois à employer comme antiseptique local des pommades contenant 15 % d'argent colloïdal.