anesthésique

Médicament entraînant la diminution ou même la suppression de la sensibilité générale ou locale, en interrompant la conduction nerveuse. (Synonyme : anesthésiant.)

1. Historique

Depuis le milieu du xixe s. divers gaz anesthésiques ont été employés : protoxyde d'azote, éther, chloroforme, chlorure d'éthyle, cyclopropane. Les anesthésiques halogénés (méthoxyflurane) sont venus compléter les anesthésiques par inhalation. Dans les années 30, les anesthésiques intraveineux font leur apparition, d'abord anesthésiques barbituriques (le plus important étant le penthiobarbital) puis non barbituriques (telle l'alfaxalone).

2. Anesthésiques généraux

D'action rapide, ils provoquent une narcose (sommeil profond). Ils sont utilisés dans les anesthésies générales au cours des interventions chirurgicales. Ils s'administrent soit par voie intraveineuse, soit par voie respiratoire.

2.1. Anesthésiques par voie intraveineuse

Les barbituriques sont les plus employés (méthohexital, thiopental). Leur administration est indiquée pendant l'induction (début de l'anesthésie), puis répétée toutes les 30 minutes. Ces anesthésiques peuvent entraîner des troubles respiratoires (arrêt de la respiration, spasme des bronches ou du larynx) ou cardiaques. Le flunitrazépam, l'hémineurine, la kétamine, le midazolam et le propanidide sont les autres produits utilisés.

2.2. Anesthésiques par voie respiratoire

Les produits volatils anesthésiques (halothane, isoflurane, méthoxyflurane, enflurane, protoxyde d'azote) sont mélangés à de l'air ou à de l'oxygène. Ils sont administrés à l'aide d'un masque ou par intubation. Les risques principaux sont une hypoxie (insuffisance d'oxygène dans l'organisme) avec le protoxyde d'azote, et une hépatite avec les autres produits.

3. Anesthésiques locaux

On distingue les anesthésiques de surface et les anesthésiques injectables.

3.1. Anesthésiques de surface

La lidocaïne est appliquée localement (sous forme de pulvérisations, de gel, etc.) sur la peau et les muqueuses, lorsqu'on procède à des examens ou à des soins douloureux, dentaires par exemple.

3.2. Anesthésiques injectables

La lidocaïne, mais aussi la procaïne ou la bupivacaïne sont injectées localement, souvent par voie sous-cutanée. Ces médicaments servent à l'anesthésie régionale. L'infiltration du produit peut se faire autour d'un tronc nerveux ou d'un plexus (filets nerveux) ; lors d'une péridurale, l'infiltration se fait autour des méninges de la moelle épinière, et, lors d'une rachianesthésie, à l'intérieur de ces méninges.