UNEF

sigle de Union nationale des étudiants de France

Organisation étudiante fondée à Lille en 1907 sous le nom d'Union nationale des associations générales d'étudiants de France.

Jusqu'au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'UNEF développe une action de type corporatif : elle crée diverses coopératives et, en 1933, ouvre un sanatorium d'étudiants.

En 1922,elle obtient la représentation étudiante aux conseils de discipline et, en 1929, elle est reconnue d'utilité publique. L'UNEF réclame également des mesures en faveur des étudiants de la part des pouvoirs publics, mais elle entend demeurer une organisation apolitique, ce qui la conduit à un ralliement de fait au régime de l'État français du maréchal Pétain. Les étudiants qui s'engagent alors dans la Résistance le font en dehors de l'UNEF.

À la Libération, les étudiants résistants prennent le contrôle de l'UNEF et entreprennent de faire évoluer l'organisation selon le modèle syndical emprunté au mouvement ouvrier. En 1946, la charte de Grenoble définit l'étudiant comme « un jeune travailleur intellectuel », affirme qu'il a droit au « libre exercice des droits syndicaux » et réclame pour lui une allocation d'études (présalaire). L'UNEF obtient à partir de 1948 à travers sa mutuelle la gestion de la Sécurité sociale étudiante et, en 1957, la cogestion des œuvres universitaires.

Après le déclenchement de la guerre d'Algérie (1954), une minorité prend position pour la paix en Algérie. Composée de chrétiens et de divers mouvements de gauche, dont les étudiants communistes, cette minorité l'emporte en 1955-1956 au plan national, ce qui suscite le départ de plusieurs associations qui créent en 1960 la Fédération des étudiants de France (FNEF).

L'UNEF, désormais fortement marquée à gauche, connaît après l'indépendance de l'Algérie une grave crise. L'influence gauchiste croît au sein de l'organisation où s'affrontent chrétiens progressistes, communistes, PSU, trotskistes et maoïstes. Lors des événements de mai 1968, l'UNEF n'a pas de président et se divise face à la loi Edgar Faure. En 1971, deux tendances revendiquent le sigle UNEF : une tendance communiste (UNEF-Renouveau) et une tendance trotskiste (UNEF-Unité syndicale). Tandis que la seconde tendance prend en 1980 l'appellation d'UNEF Indépendante et démocratique (UNEF-ID), la première se dénomme en 1982 UNEF-Solidarité étudiante (UNEF-SE) puis simplement UNEF. Les deux organisations présentent des candidats aux élections universitaires et organisent notamment grèves et manifestations en novembre-décembre 1986 contre le projet de loi Devaquet (qui prévoit entre autres dispositions, une élévation des droits d'inscription et une officialisation de la sélection), et en novembre 1995. Au cours de ces années, l'UNEF-ID se rapproche de plus en plus du parti socialiste, dont ses principaux dirigeants sont membres. Depuis 1989, une nouvelle organisation étudiante, politiquement indépendante, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), conteste aux deux UNEF le leadership lors des élections étudiantes. Aboutissement d’un processus commencé en 2000 avec la présentation d’une liste commune pour le CNESER (Conseil national de l’enseignement et de la recherche), en juillet 2001, l'UNEF-ID et UNEF-SE fusionnent dans une nouvelle UNEF.

À la fin de l'année 2004, l'UNEF commence à recréer des liens avec les organisations syndicales de salariés et s'associe avec FO Jeunes, la CGT., la FSU, la CFTC et l'UNSA afin d'informer les étudiants salariés sur leurs droits. Elle participe au mouvement pour sauver la recherche en France, s'engage contre l'adoption du traité constitutionnel européen en 2005 et mène, avec d'autres syndicats étudiants, la mobilisation qui aboutit au retrait du contrat première embauche (C.P.E.) annoncé le 3 avril 2006 par le Premier ministre Dominique de Villepin. Elle remporte 67 sièges (sur 196) aux élections des représentants des étudiants aux conseils d'administration des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de mars 2010.