Suse

Site archéologique d'Iran, près de Dezful, à 240 km environ au nord du golfe Persique.

1. La capitale de l'Élam

Ancienne ville élamite, fondée au cours du IVe millénaire, Suse devient la capitale de l'Élam. L'ensemble comprend plusieurs tells : l'Apadana, au nord, l'Acropole à l'ouest, la Ville royale à l'est et le Donjon au sud. À l'est de cette agglomération s'étend la vaste Ville des artisans. Le site a été reconnu dès 1851.

L'agglomération fut fondée au début du IVe millénaire (Suse I). Elle était alors dominée par une haute terrasse. De cette époque date une vaste nécropole, malheureusement mal fouillée au début du siècle (céramique peinte apparentée à la céramique de l'époque d'Obeïd en Mésopotamie, cuivre abondant).

2. L'époque protoélamite (Suse III, vers 3000-2800 avant J.-C.)

À l'époque dite protoélamite (Suse III, vers 3000-2800 avant J.-C.), les habitants utilisaient un système d'écriture (non déchiffré) qui s'est répandu sur le plateau iranien jusqu'à Tepe Sialk et Tepe Yahya. Les monuments de Suse remontant au IIIe millénaire sont fort mal connus, mais de nombreux objets ont été recueillis, dont le contexte archéologique est malheureusement incertain. L'influence de la civilisation mésopotamienne est, à cette époque, très forte. Des textes locaux montrent la succession des dominations : les rois d'Akkad (xxiiie siècle), l'Élamite Koutik-In-Shoushinak (première moitié du xxiie siècle), les rois d'Our (xxie siècle).

3. L'époque médioélamite (xiiie-xiie siècles)

Durant le IIe millénaire, après la longue période dite des Soukkalmahou d'Élam (xixe-xvie siècles), illustrée par de nombreux textes, Suse connut une époque brillante dite médioélamite (xiiie-xiie siècles), durant laquelle les Élamites rapportèrent à Suse de nombreux monuments mésopotamiens, dont le célèbre code de Hammourabi.

4. Déclin puis renaissance

Au viie siècle avant J.-C., après une période de renaissance dite néoélamite, Suse fut prise et pillée par le roi assyrien Assourbanipal et l'État élamite cessa d'exister. Mais la ville retrouva son importance à la fin du vie siècle, quand Darius Ier en fit l'une des capitales de l'Empire achéménide et y construisit une apadana (salle d'apparat), au nord de la colline de l'Acropole, où furent retrouvés d'impressionnants vestiges – remarquables éléments décoratifs frises des archers de Darius, chapiteaux aux protomés de taureau (aujourd'hui au musée du Louvre). Alexandre prit la ville en 331 avant J.-C. Elle devint alors un centre d'hellénisme, puis une ville parthe. Dominée ensuite par les Sassanides, Suse déclina, mais ne fut définitivement désertée qu'au xiiie siècle de notre ère, à la suite de l'invasion mongole. Une agglomération existe encore au pied des ruines, qui a conservé le nom antique sous l'appellation moderne de Chuch.

Pour en savoir plus, voir les articles Achéménides, Mésopotamie.