Libye : géographie physique

Tadrart
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D'une superficie trois fois supérieure à celle de la France, ce vaste pays est très peu peuplé : la densité moyenne n'est que de 3 habitants au kilomètre carré. Cette faiblesse est liée au fait que la Libye s'étend en quasi-totalité sur une des parties les plus arides du Sahara, le désert libyque. Deux régions qui bordent la Méditerranée sont relativement humides : à l'O., la Tripolitaine, et à l'E., séparée par les 500 km du golfe de Syrte, dont la côte est désertique, la Cyrénaïque.

1. Les aspects géologiques

La Libye occupe, avec l'Algérie, la partie centrale du Sahara. Moins rigide que le reste du grand désert africain, son territoire a ployé lors des submersions qui l'ont couvert d'épaisses assises sédimentaires. Ces séries déchirées en vastes boutonnières ont révélé à de hautes altitudes des affleurements de roches métamorphiques provenant d'une ancienne chaîne africaine altérée par des épanchements volcaniques, comme le Hoggar et le Tibesti. Les eaux circulent dans d'anciennes vallées allant vers les zones de subsidence de la partie septentrionale du pays. À partir du Fezzan se dirige vers le nord le lit fossile d'un fleuve qui s'écoulait du Tibesti au golfe de Syrte. Ces paléovallées asséchées sont recouvertes par d'immenses zones de cailloux (regs) et de sable (ergs).

Le long du rivage s'étire une étroite plaine littorale, désertique au centre. À la soudure des zones centrale et orientale du Sahara, deux systèmes de failles parallèles méridiennes expliquent la profonde indentation du golfe de Syrte entre Tripolitaine et Cyrénaïque, dépression que la mer a antérieurement recouverte. Les immenses espaces sahariens sont à peu près vides à l'E., où les oasis (Djalo, Koufra, Djaraboub, Aoudjilla), cette dernière étant le point le plus oriental où est encore parlée la langue berbère) sont de petite taille, tandis qu'elles sont plus importantes à l'O. (Sebha, groupe du Fezzan, Ghat, Ghadamès, encore berbère, sur la frontière tunisienne). À l'est du 20e parallèle, les dépôts sédimentaires s'étagent entre 2 000 et 7 000 m. Au sud de la région côtière de la Cyrénaïque s'étendent les plateaux du Barka, terrain de parcours pour les Bédouins nomades, puis s'étale le Sarir, immense dépression sableuse et pierreuse. Au sud-ouest de la capitale culmine, à moins de 1 000 m d'altitude, le djebel Nefousa, massif qui barre, au sud, la Tripolitaine. Le djebel Akhdar, en Cyrénaïque, surplombe la zone côtière située au nord-est de Benghazi. Les hauts plateaux de la Hamada el-Homra et de Mourzouk s'élèvent entre 600 et 800 m. Le dôme volcanique du djebel el-Haroudj el-Aswad (1 200 m) occupe le centre du pays. À la frontière tchadienne, le Tibesti culmine à 3 376 m.

2. Un climat aride

La Libye est un pays hyperaride caractérisé par un climat torride, surtout lorsque souffle le vent du sud (ghibli). À l'inverse du Maghreb, où les bourrelets telliens, arrosés, s'interposent entre mer et désert, la plate-forme saharienne atteint ici les rivages méditerranéens. Les étés sont chauds : la moyenne de juillet dépasse partout 25 °C. À Azizia, dans le sud du pays, la température atteint parfois plus de 58 °C. Les hivers sont doux : les températures moyennes de janvier oscillent entre 10 et 15 °C. Le littoral reçoit quelques précipitations, mais souvent inférieures à 200 mm, comme à Tripoli. La côte aride du golfe de Syrte reçoit à peine 100 mm de pluies par an. L'intérieur est extrêmement sec : la moyenne annuelle des précipitations est inférieure à 20 mm à Sebha. Les variations interannuelles sont fortes. Les stations de Mourzouk et de Koufra peuvent rester dix années sans précipitations. Seule la frange méditerranéenne et le djebel Akhdar (la « montagne verte ») reçoivent plus de 400 mm d'eau.

Pour en savoir plus, voir l'article population et activités économiques de la Libye.

Lac d'oasis au Sahara
Lac d'oasis au Sahara
Libye
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Tadrart
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