Force démocrate

de 1976 à 1995, Centre des démocrates sociaux (C.D.S.)

Parti politique français.

Issu de la fusion du Centre démocrate et du Centre Démocratie et Progrès, le C.D.S. est l'aboutissement de plusieurs tentatives d'union entre diverses tendances centristes, héritières de l'idéologie de la démocratie chrétienne et du Mouvement républicain populaire (M.R.P.). Succédant à celui-ci, et créé en février 1966 par Jean Lecanuet, ancien président du M.R.P., le Centre démocrate demeure jusqu'en 1974 dans l'opposition. En juillet 1969, certains de ses membres se regroupent autour de Jacques Duhamel dans le Centre Démocratie et Progrès et rallient la majorité présidentielle après l'élection de Georges Pompidou. Le Centre démocrate quitte à son tour l'opposition après l'élection à la présidence de la République de Valéry Giscard d'Estaing (mai 1974), dont il a soutenu la candidature. Les courants centristes se réclamant de la nouvelle majorité peuvent désormais envisager de se rassembler pour les prochaines élections.

Lors de sa création, le C.D.S. se présente comme une force de gauche, attachée à la « démocratie sociale et européenne », à l'alliance atlantique et annonce sa volonté de soutenir la politique réformiste du président de la République. Dans le même temps, Jean Lecanuet propose à son parti un projet d'accord électoral avec les Républicains indépendants. Ce projet aboutit, en février 1978, à la formation de l'Union pour la démocratie française (U.D.F.), alliance entre le C.D.S., le parti républicain (ex-Républicains indépendants) et le parti radical. Après la victoire de l'U.D.F. lors des élections de mars 1978, le C.D.S., qui compte 35 députés, s'efforce de conserver son originalité au sein de l'Union. Après l'échec de Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de 1981 et la dissolution de l'Assemblée nationale, les centristes suivent l'U.D.F. dans son alliance électorale avec le Rassemblement pour la République (R.P.R.), mais subissent un net recul lors des élections législatives de juin, où ils n'obtiennent que 19 sièges. En février 1982, Jean Lecanuet quitte la présidence du C.D.S. Pierre Méhaignerie lui succède en mai. À la suite de la victoire de l'union R.P.R.-U.D.F., lors des élections législatives de mars 1986, plusieurs personnalités du C.D.S. participent au gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac. Après la réélection à la présidence de François Mitterrand (mai 1988), le C.D.S. retrouve à l'Assemblée nationale un bon niveau de représentation. En 1990, le C.D.S. entre dans l'Union pour la France (U.P.F.), la nouvelle alliance R.P.R.-U.D.F. Après la victoire de cette dernière aux élections législatives de 1993, le C.D.S. participe au deuxième gouvernement de cohabitation dirigé par Édouard Balladur. En décembre 1994, François Bayrou succède à Pierre Méhaignerie à la tête du parti. En novembre 1995, au terme d'un congrès de « refondation », le C.D.S., allié au parti social-démocrate (autre composante de l'U.D.F.), se transforme en Force démocrate, avant de se fondre dans la nouvelle U.D.F. en 1998.