Canada : activités économiques

Canada
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  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2021) : 1 974 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2021) : 48 310 dollars
  • PNB/hab. PPA (2021) : 51 690 dollars internationaux
  • IDH (2021) : 0,936
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2021) : 4,5 %
  • Taux annuel d'inflation (2021) : 3,4 %
  • Structure de la population active (2020) :
    ● agriculture : 1,4 %
    ● mines et industries : 19,4 %
    ● services : 79,2 %
  • Structure du PIB (2012) :
    ● agriculture : 1,8 %
    ● mines et industries : 28,9 %
    ● services : 69,4 %
  • Taux de chômage (2021) : 7,5 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2018) : 21 978 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2021) : 507 506 millions de dollars
  • Importations de biens (2021) : 503 919 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2019) : 72 000 individus
  • Dépenses militaires (2021) : 1,3 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2021) : 5
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 58,3 %
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,3 %
  • Dépenses publiques d'éducation (2020) : 5,2 % du PIB

L'économie canadienne a renoué avec la croissance en 2010 (3 %), tirée par la demande intérieure, les investissements et les exportations . Ces dernières représentent environ 30 % du PIB et s'effectuent pour l'essentiel à destination des États-Unis (75 %), qui sont également son premier fournisseur (plus de 50 % des importations), ces échanges s'effectuant depuis 1994 dans le cadre de l'ALÉNA, accord que la nouvelle administration américaine a renégocié en 2018 afin d'en corriger certains déséquilibres. Un accord de libre-échange (CETA, contesté mais ratifié par le Parlement européen ) a été conclu avec l'UE (env. 10 % des échanges). Le pays a également adhéré au partenariat transpacifique. Outre ses produits manufacturés, agricoles (colza, blé, soja) et agroalimentaires, le Canada exporte du pétrole (3es réserves mondiales), du gaz (6e production mondiale en 2021) et de nombreuses ressources minières : le pays fait partie des cinq premiers producteurs mondiaux de potasse (1er rang), uranium (2e rang), aluminium, nickel, or, diamants. L'engagement en faveur d'une réduction du réchauffement climatique et le poids des énergies fossiles doivent ainsi être, difficilement, conciliés. Son économie repose largement sur les services (télécommunications, informatique, tourisme), l'industrie canadienne s'illustrant notamment dans les secteurs à haute technologie comme l'aéronautique (Bombardier) et l'aérospatiale ou les biotechnologies. Après la récession en 2020 due à la pandémie de Covid–19 la reprise est estimée à 3,5 % en 2022.

1. Une agriculture puissante

Diversifiée, l'agriculture canadienne présente des spécialisations régionales : les Prairies occidentales constituent le domaine des grandes cultures, tandis que l'Est canadien est davantage voué à l'élevage (laitier notamment). Les producteurs de l'Ouest, qui fournissent l'essentiel des céréales du pays, ont associé au blé (le Canada figurent parmi les dix premiers producteurs mondiaux), les oléagineux (lin, soja et colza), fort rentables. Un important cheptel bovin est élevé sur les prairies d'herbe rase du Sud-Ouest et dans la Colombie-Britannique, dont les vallées méridionales et le climat tempéré sont également propices aux cultures de fruits et de légumes ainsi qu'à la vigne. Avec les exploitations du Québec, ces régions font du Canada un important  exportateur de viande, néanmoins affecté par l'ESB. L'Ontario fournit des produits laitiers, de la viande de porc et de volaille, du maïs doux, du soja, du tabac et, dans la péninsule du Niagara en particulier, développe les cultures maraîchères et fruitières destinées aux bassins urbains. L'île du Prince-Édouard est célèbre pour sa production de pommes de terre, les autres Provinces maritimes (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse) pratiquant une petite polyculture doublée d'élevage. Le Québec, enfin, de vieille tradition agricole, rassemble 40 % des vaches laitières du pays.

Les industries agroalimentaires présentent donc une gamme étendue de productions : laiteries et fromageries à l'Est, minoteries et abattage dans les Prairies, conserveries en Ontario et en Colombie-Britannique. Le Canada exporte la moitié de sa production agricole, notamment des céréales et des oléagineux : la Russie, la Chine et le Japon importent massivement du blé et de la farine, tandis que les États-Unis sont, avec le Japon, le principal acheteur de viande canadienne.

2. La pêche et la forêt

2.1. La pêche

La pêche joue un rôle économique important dans les Provinces maritimes, sur la façade pacifique et dans le nord du pays, alimentant une active industrie de conservation et de congélation des poissons et des crustacés. Cependant, alors qu'il possède le plus long littoral du monde, le Canada n'arrive qu'en 15e position pour les prises (autour d'un million de tonnes), paradoxe qui n'empêche pas le pays d'être le 3e exportateur mondial de produits de la mer. Les bancs de morue de Terre-Neuve, surexploités, ont quasiment disparu, et le moratoire décrété sur ses prises en 1992, renouvelé depuis, a plongé l'île dans la crise. Alors que la population du pays augmente de 4 % entre 1996 et 2002, celle de la province diminue de 7 %.

2.2. La forêt

Le Canada, dont 50 % du territoire est recouvert de forêts, possède 10 % du manteau forestier mondial. De fait, le pays est le 2e producteur de bois au monde, le 1er pour le papier journal, le 2e pour la pâte à papier et le 3e pour le bois d'œuvre. Le sciage est dispersé dans la forêt boréale ou sous forme de grandes entreprises en Colombie-Britannique, où se trouvent les plus beaux peuplements ; la fabrication des pâtes et papiers est dominante sur les côtes de Colombie-Britannique, dans le nord de l'Ontario, le bas Saint-Maurice, où Trois-Rivières constitue le premier centre mondial de cette production, à Saguenay et sur côtes des provinces atlantiques. La Colombie-Britannique est en tête pour le bois scié et le Québec pour les pâtes et papiers, dont le débouché principal est aux États-Unis.

3. Les ressources minérales et énergétiques

3.1. L'hydroélectricité

Des débits considérables, des régimes pondérés par les lacs, des fortes dénivellations font du Canada un pays riche en houille blanche (2e producteur mondial, avec 11,7 % du total mondial), malgré des difficultés techniques dues au climat et aux distances. Après avoir équipé les sites les plus proches – le Saint-Laurent et ses affluents, le Saguenay et la Manicouagane –, on va chercher la force hydraulique de plus en plus loin, au Labrador (Churchill Falls), en Ungava (bassin de la Grande-Rivière) et à la baie James, où se trouve la plus grande centrale hydroélectrique du monde. Le Québec tient la première place, suivi de la Colombie-Britannique et de l'Ontario. L'énergie d'origine hydraulique assure environ les deux tiers de la production totale d'électricité du pays (7e rang mondial). Près de 20 % de l'électricité canadienne est fournie par les centrales nucléaires et 10 % environ sont vendus aux États-Unis (Nouvelle-Angleterre notamment). De fait, le Canada est le 2e exportateur mondial d'électricité.

3.2. Le pétrole

Le Canada extrait du pétrole (7e rang mondial en 2008) dans les provinces de l'Ouest, mais aussi dans le Nord, sur les rives du fleuve Mackenzie, et au large de Terre-Neuve ; des réserves conséquentes ont été également découvertes dans la mer de Beaufort. Le pays est, par ailleurs, le 3e producteur et exportateur mondial de gaz naturel, exploité, pour l'essentiel, en Alberta et dans les Territoires du Nord-Ouest. La province de l'Alberta fournit, à elle seule, plus de la moitié de la production nationale d'hydrocarbures. Les Rocheuses et la Colombie-Britannique recèlent d'abondants gisements de houille (14e rang mondial pour la production en 2008, 5e pour l'exportation).

3.3. L'uranium

Le Canada est le premier producteur mondial d'uranium : c'est en Ontario que se situe le gisement d'uranium le plus important du monde (à proximité d'Elliott Lake).

3.4. Les minerais

Le Canada figure parmi les dix premiers producteurs mondiaux de minerais de fer, de cuivre, de nickel, de cobalt, de plomb et de zinc, d'or et d'argent. L'Ontario vient en tête pour la valeur de la production minière non combustible : il possède les filons d'argent (cobalt) et les mines de nickel (bassin de Sudbury) les plus riches du monde. Il est suivi par la Colombie-Britannique (cuivre, argent, plomb, zinc du sud des plateaux intérieurs) et par le Québec (cuivre de Chibougamau, fer du Labrador [partagé avec Terre-Neuve]). Une grande partie de ces minerais est exportée vers les États-Unis après une première transformation.

4. Le développement industriel

Producteur de matières premières, le Canada est devenu une grande puissance industrielle au xxe s. Près des centres d'extraction et dans les ports d'expédition ou d'exportation a lieu la première élaboration des minerais : concentration du minerai de cuivre, première fusion ou réduction des non-ferreux, concentration et agglomération du minerai de fer. Un degré supérieur de valorisation est constitué par la métallurgie : sidérurgie primaire et aciéries (Sydney, Sault-Sainte-Marie, Contrecœur, Sorel et surtout Hamilton), ferro-alliages (Beauharnois), produits semi-finis de cuivre (Montréal). L'abondance de l'électricité à bon marché permet l'électrolyse de l'aluminium à partir de bauxite importée (Saint-Maurice, Saint-Laurent, Saguenay, Kitimat).

Les industries utilisatrices de métaux ont pris une grande importance : constructions de matériel ferroviaire (Montréal, Hamilton), de machines agricoles (Ontario, Winnipeg), constructions automobiles (Windsor, Toronto, Montréal), aéronautiques (Montréal), navales (Québec). Les secteurs des biens d'équipement, de l'armement et de l'aéronautique s'appuient sur de grands groupes mondiaux, de même que l'électronique et les télécommunications. L'automobile et la chimie dépendent de capitaux américains. La chimie et la pétrochimie, sur le Saint-Laurent, les Grands Lacs et dans l'Alberta, trouvent un prolongement dans les biotechnologies et la pharmacie. Les industries de pointe se sont implantées de façon privilégiée autour des grandes métropoles : régions de Montréal et de Vancouver, sud de l'Ontario. Conscient de l'importance des nouvelles technologies, le gouvernement fédéral encourage l'effort de recherche-développement.

Malgré la réalité de restructurations parfois douloureuses, l'industrie a peu souffert de la concurrence des puissantes entreprises américaines : avec l'ouverture des frontières entre les deux pays en 1989 (Accord de libre-échange, ALE), élargie en 1994 au Mexique avec la création de l'ALENA, les échanges de biens manufacturés avec les États-Unis se sont intensifiés et sont devenus positifs.

5. La croissance du tertiaire

Malgré les récentes compressions d'effectifs, les services gouvernementaux représentent toujours 15 % des emplois du pays (22 % pour l'ensemble de l'administration publique). Mais les secteurs qui ont le plus bénéficié de cet essor sont le commerce, la santé, l'informatique, l'architecture, le tourisme et la finance. Le secteur de la banque s'est tout particulièrement renforcé et compte désormais parmi les plus efficaces et les plus stables du monde. Ayant bénéficié de la déréglementation bancaire de 1992, Toronto a détrôné Montréal et est devenue l'une des six grandes places financières internationales. À la faveur de restructurations et d'opérations boursières d'envergure, de grands groupes de taille internationale ont récemment vu le jour dans le secteur du crédit, de l'investissement et de l'assurance.

6. Les transports

Signe de l'intensité des échanges entre les deux pays, le réseau de communication du Canada prolonge celui des États-Unis. D'importants aménagements est-ouest ont toutefois été effectués. Depuis 1885, les chemins de fer transcontinentaux ont favorisé le développement des Prairies, et la route transcanadienne relie toujours les principaux foyers de population, sur plus de 8 000 km de long, de Saint John's, à Terre-Neuve, à Port Hardy, sur l'île de Vancouver. Mais ces modes de transport sont à présent supplantés par l'avion, indispensable de surcroît pour la mise en valeur des immenses et rigoureuses étendues du Nord. Malgré cela, les liaisons s'avèrent parfois longues ou difficiles entre les façades atlantique et pacifique. Les voies ferrées et les autoroutes servent avant tout, aujourd'hui, aux migrations interurbaines et pendulaires.

Rivières, canaux et lacs ont été aménagés pour permettre le transport de pondéreux agricoles et miniers : le bassin fluvial Saint-Laurent-Grands Lacs, dont la réalisation a été achevée en 1959, forme, sur 3 790 km de long, la plus grande voie ouverte sur l'océan Atlantique où, jusqu'au début des années 1990, défilent plus de bateaux que sur le canal de Panamá. Thunder Bay, débouché des Grandes Plaines sur le lac Supérieur, est un des principaux ports céréaliers du monde.

7. Le commerce extérieur et les échanges

Les exportations, qui dopent la croissance du pays et l'emportent régulièrement sur les importations, présentent une structure paradoxale par rapport au niveau de développement canadien : elles sont en effet constituées, pour un tiers environ, de biens agricoles, minéraux et énergétiques. Mais les produits manufacturés en représentent désormais près de la moitié : ce sont essentiellement des automobiles (20 %), des biens d'équipement et des machines. Si le Canada exporte davantage de ressources naturelles qu'il n'en importe, il achète plus de biens industriels – surtout de consommation courante – qu'il n'en vend. Plus de 20 % de la production sont exportés.

L'importance de ces flux s'explique par l'intégration de l'économie canadienne dans l'espace de libre-échange mis en œuvre dans les cadres de l'ALE puis de l'ALENA. Dorénavant, les États-Unis représentent environ les deux tiers des exportations et des importations canadiennes. Cette dépendance commerciale est aussi financière : les Américains détiennent 30 % de l'industrie canadienne (dont l'automobile et la chimie) et contrôlent, au total, 70 % des actifs du pays (investissements, capitaux). L'excédent de la balance commerciale ne suffit pas à compenser le déficit des invisibles (services, revenus de placements, transferts). Le poste touristique et les intérêts versés aux étrangers détenteurs de capitaux canadiens grèvent ainsi le compte courant, dont le déficit est toutefois comblé par l'apport constant d'investissements étrangers.

8. Les 17 sites du Canada classés à l'Unesco

Dix-sept sites du Canada sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco :
Québec (arrondissement historique du Vieux-Québec) ;
Lunenburg (vieille ville) ;
– L’Anse-aux-Meadows ;
Canal Rideau ;
Grand-Pré (paysage) ;
– Red Bay (station baleinière basque) ;
– Kluane / Wrangell-St. Elias / Glacier Bay / Tatshenshini-Alsek ;
Nahanni (parc national) ;
– Gros-Morne (parc national) ;
Waterton (parc international) ;
– Miguasha (parc national) ;
– Montagnes Rocheuses canadiennes (parcs) ;
Wood Buffalo (parc national) ;
– SGang Gwaay ;

– Head-Smashed-In (précipice à bisons) ;
Dinosaures (parc provincial) ;
– Joggins (falaises fossilifères).

Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique du Canada et population du Canada.