Abwehr

(mot allemand signifiant défense)

Service de renseignement militaire reconstitué par l'Allemagne après 1919.

Sous le nom de Abwehrabteilung, la Reichswehr (forces armées autorisées à l'Allemagne par le traité de Versailles) ne tarda pas à fonder un organisme de protection morale des unités et de contre-espionnage. Mais l'Abwehr recherchait aussi le renseignement politique et militaire à l'étranger au profit du commandement. Son importance s'accrut considérablement dès que l'amiral Canaris fut mis à sa tête en 1935.

Directement subordonnée à l'instance militaire suprême du IIIe Reich, l'OKW, disposant d'agents dans le monde entier et possédant ses propres unités spéciales (le « régiment », puis division Brandenburg), l'Abwehr prit une part capitale à la préparation politico-stratégique des campagnes de la Wehrmacht.

Inquiète pour l'avenir du Reich, hostile aux méthodes nazies, l'Abwehr protégea des Allemands qui complotaient contre Hitler et prit même certains contacts avec les Alliés.

Grâce à de bonnes relations personnelles avec les chefs des SS, Canaris parvint adroitement à préserver l'autonomie de son service jusqu'en février 1944 ; perdant alors la confiance du Führer, il fut limogé et le gros des organes de l'Abwehr ne tarda pas à passer sous la coupe du Reichssicherheitshauptamt (Office central de sécurité du Reich). Arrêtés, les principaux chefs de l'Abwehr furent, sur ordre direct de Hitler, exécutés dans les tout derniers jours du IIIe Reich.

Pour en savoir plus, voir l'article histoire de l'Allemagne, national-socialisme.