Mezzogiorno

Ensemble des régions continentales et insulaires de l'Italie du Sud.

  • Superficie : 131 000 km2

Commençant aux portes de Rome, il comprend le Latium méridional, les Abruzzes, le Molise, la Campanie, la Calabre, le Basilicate, la Pouille, la Sardaigne et la Sicile. Le Mezzogiorno est une « région-problème », qui tire son unité de sa situation de sous-développement relatif. C'est ainsi que le revenu moyen ne représente encore que 60 % de celui de l'Italie du Nord. Des progrès ont été réalisés, mais ils sont lents. On a longtemps accusé les conditions naturelles avec un relief de montagne calcaire, de vastes zones de collines argileuses, l'irrégularité climatique. On a ajouté le rôle des structures sociales, marquées par une forte fécondité, une absence d'esprit d'entreprise, le « clientélisme », etc. Mais la véritable explication est d'ordre historique. Au moment de l'unité italienne, le Nord était mieux intégré à l'économie moderne que le Sud. Aussi ce « marché commun mal fait » a-t-il joué contre le Mezzogiorno, qui a été confiné dans une économie agricole peu productive et dans un rôle de débouché pour la production industrielle des régions septentrionales. Le Midi italien est devenu un foyer de misère et d'émigration. Après 1945, le développement du Mezzogiorno a été considéré comme un objectif national prioritaire. En 1950, la « Cassa per il Mezzogiorno » (la « Caisse du Midi ») a été instituée et dotée de gros moyens. De 1950 à 1957, les efforts ont porté sur l'agriculture et la mise en place d'infrastructures (routes, irrigation). À partir de 1957, l'accent a été mis davantage sur le développement industriel. Si la Caisse du Midi a continué à financer les infrastructures, tout un arsenal de mesures a cherché à inciter les industriels privés à s'installer dans le Sud : dégrèvements fiscaux, subventions, crédits à long terme et à faible taux d'intérêt. Quant aux entreprises d'État, elles sont obligées d'investir dans le Sud. Tous les objectifs n'ont pas été atteints. Dans le domaine agricole, en dépit de la réforme agraire et des travaux de modernisation, l'exode rural a vidé les zones intérieures, créant « un Sud dans le Sud ». L'essor industriel est très localisé. Les usines se sont multipliées au sud de Rome (Latina, Pomezia) et dans la région de Naples, où il y a un vrai tissu industriel. Bari et Brindisi ont vu l'installation d'établissements mécaniques et chimiques, et l'industrie sidérurgique s'est fixée à Tarente. Ailleurs, il y a peu de chose, et ce sont souvent des raffineries, comme en Sicile ou en Basilicate, dénommées parfois « des cathédrales dans le désert » à cause de leur faible pouvoir d'induction de nouvelles activités. De plus, ces entreprises sont par trop dépendantes du Nord. On essaie désormais de créer des entreprises moyennes, multiplicatrices d'emplois et à croissance autonome. La mise en place d'autoroutes, la multiplication des liaisons aériennes, la construction d'hôtels poussent au développement touristique.

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