Crise économique persistante, puisque le taux d'inflation ne parvient pas à descendre au-dessous de la barre des 17 % et que celui du chômage grimpe constamment à des records d'altitude : 165 000 sans-emploi au mois d'octobre, soit environ 13,5 % de la population active. À quoi s'ajoutent le déficit record des finances publiques et l'endettement exorbitant de l'État, jugés très alarmants par la Commission de la CEE.

Crise dans les rapports anglo-irlandais, engendrée par les violentes critiques adressées au plan Prior et l'opposition de Dublin au maintien des sanctions communautaires contre l'Argentine dans l'affaire des Malouines. Du coup, plus question de réunir un Conseil intergouvernemental anglo-irlandais ni même de procéder à des consultations bilatérales sur l'Irlande du Nord. Londres fait cavalier seul au grand dam du cabinet irlandais, qui répond aux petites phrases blessantes par des tirades courroucées empreintes d'un nationalisme verbal outrancier.

Crise politique, enfin, en raison de la dégradation dans l'opinion et les sondages de l'image du Premier ministre que vient éclabousser toute une série de scandales. Un vent de fronde souffle sur le Fianna Fail. Mis en demeure de démissionner par certaines personnalités du parti, inquiètes pour l'avenir, Charles Haughey rallie 58 députés contre 22 sans réussir à faire taire la contestation. Pour ne pas paraître le cautionner, le ministre du Commerce et celui de l'Éducation remettent leur démission.

Refusant des coupes sombres dans le budget de la Santé, les trois députés du Workers' Party administrent le 4 novembre l'estocade au gouvernement, qui est mis en minorité par 82 voix contre 80. Bien qu'ayant tenté de discréditer son adversaire en le faisant passer pour le « candidat des Britanniques », Charles Haughey ne parvient pas à regagner le terrain perdu. Le 24 novembre, les électeurs, pour la 3e fois en 18 mois, rendent leur verdict : le Fianna Fail obtient 75 sièges ; le Fine Gael 70 ; le parti travailliste 16 ; le Workers' Party 2 ; et les Indépendants 3. Garret FitzGerald est élu Premier ministre le 14 décembre, après que le parti travailliste eut décidé, non sans quelques tiraillements, de constituer une nouvelle coalition gouvernementale avec le Fine Gael.

Avec 6 voix de majorité, le nouveau cabinet peut espérer avoir les coudées plus franches que ses prédécesseurs. À la condition toutefois que l'attelage gouvernemental ne vienne point se briser sur l'écueil de la politique d'austérité drastique, seule à même d'assainir la situation économique.

Islande

Reykjavik. 230 000. 2. 1,1 %.
Économie. PIB (78) : 9 904. Énerg. (80) : 4 743. CE (78) : 30 %. P (78) : 759. Ch. (78) : 0,4 %.
Transports. (*78) : 75 700 + 8 500. (*80) : 188 000 tjb. (78) : 2 059 pass./km.
Information. (77) : 6 quotidiens. Tirage global : 123 000. (76) : 64 000.  : *53 000. (76) : 9 400 fauteuils ; fréquentation : 2,5 M. (78) : 100 000.
Santé. (74) : 372. Mté inf. (78) : 10,8.
Éducation. (75). Prim. : 26 418. Sec. et techn. : *26 000. Sup. : 2 970.
Institutions. République indépendante le 27 juin 1944. Constitution de 1944. Présidente de la République : Mme Vigdis Finnbogadottir, élue le 29 juin 1980 ; succède à Kristjan Eldjarn. Premier ministre : Gunnar Thoroddsen.

Italie

Rome. 57 040 000. 190. 0,5 %.
Économie. PIB (80) : 6 910. Productions (77) : A 8 + I 43 + S 49. Énerg. (80) : 3 318. CE (77) : 23 %. P (78) : 265. Ch. (78) : 7,2 %.
Population active (80) : 20 572 000, dont A : 14,2 % ; I : 37,8 % ; D : 48 %. Prix à la consommation (évolution 80) : 21 %.
Balance commerciale (80) exp. : 77,9 MM$, imp. : 99,7 MM$. Productions (80) : blé 9,3 Mt, vin 79 Mhl, pétrole brut importé 88,6 Mt, électricité 186 TWh, acier 26,5 Mt, construction automobile 1 445 000 voitures de tourisme.
L'inflation a été très rapide, bien davantage que dans les autres pays de la CEE, le déficit de la balance commerciale s'est encore accru (le taux de couverture des importations est tombé au-dessous de 80 %) et n'a pu être entièrement compensé par les revenus, toujours très importants toutefois, du tourisme. Mais la situation économique demeure difficile à apprécier, en raison de l'importance, pour l'emploi, d'un secteur d'économie souterraine, développé dans le textile et le travail du cuir (chaussures), qui contribue pour une part notable (non comptabilisée) à la production et parfois aux exportations.
Transports. (78) : 39 206 M pass./km, 16 639 Mt/km. (*78) : 16 990 000 + (76) 1 682 000. (*80) : 11 096 000 tjb. (78) : 10 987 pass./km.
Information. (77) : 72 quotidiens ; tirage global : 5 491 000. (76) : 13 024 000. (76) : 12 377 000. (77) : fréquentation : 374 M. (78) : 17 088 000.
Santé. (74) : 114 244. Mté inf. (79) : 15,3.
Éducation. (76). Prim. : 4 741 650. Sec. et techn. : 5 058 303. Sup. : 976 712.
Armée.  : 366 000.
Institutions. République proclamée le 10 juin 1946. Constitution de 1947. Président de la République : Alessandro Pertini, élu le 8 juillet 1978 ; succède à Giovanni Leone, démissionnaire. Premier ministre : Amintore Fanfani (16 décembre 1982).

Retour de Fanfani
Rivalité entre socialistes et démo-chrétiens

Le général Carlo Alberto Dalla Chiesa, 62 ans, était plus qu'un symbole. C'était aussi le meilleur enquêteur d'Italie. Ex-patron de la lutte antiterroriste, ancien vice-commandant en chef des carabiniers, il mêlait le sens du devoir d'État au goût de l'action. Mais, nommé préfet de Palerme en avril 1982 avec mission de combattre la mafia, les parrains de l'honorable société ne lui accordent que quatre mois de répit...