On peut alors calculer cette dernière à partir de la mesure de l'éclat apparent ou du diamètre apparent de l'objet. Certains de ces critères sont fondés sur des relations de calibration établies dans notre Galaxie : on les qualifie de primaires. Leur utilisation est limitée aux galaxies voisines, car elle exige qu'on observe, dans ces galaxies, des étoiles individuelles et qu'on détermine leur éclat apparent.

Les galaxies proches dont la distance a pu être déterminée à l'aide des indicateurs primaires de distance permettent d'établir de nouveaux critères, dits secondaires. Ceux-ci utilisent la luminosité des amas globulaires ou des étoiles supergéantes bleues, ou encore le diamètre apparent des nébuleuses brillantes, en admettant que ces objets possèdent les mêmes propriétés dans toutes les galaxies.

Les indicateurs secondaires permettent de déterminer les distances des galaxies jusqu'à 80 millions d'années-lumière environ. Ces galaxies à leur tour fournissent d'autres critères, dits tertiaires, fondés sur certaines propriétés globales ou de structure à grande échelle des galaxies et non plus sur l'observation d'étoiles ou de structures individuelles. Les galaxies d'une même classe sont censées avoir, approximativement, la même luminosité.

Échelles

Ainsi, la méthode traditionnelle pour construire une échelle de distances extragalactiques fait appel à un échafaudage d'indicateurs de distance primaires, secondaires et tertiaires, de portée croissante, mais de précision décroissante. Cette méthode est sujette à des erreurs cumulatives : tout défaut dans l'étalonnage effectué à un stade se répercute aux stades suivants.

Aussi a-t-elle conduit, dans les dernières années, à deux échelles fortement divergentes. En choisissant, pour chaque catégorie d'indicateurs de distance, celui qu'ils jugeaient le meilleur, les Américains A. Sandage et G. Tammann ont établi une échelle, dite longue, dans laquelle la constante de Hubble vaut 50. De son côté, l'astronome américain d'origine française G. de Vaucouleurs, en utilisant à chaque étape un grand nombre de critères différents, a proposé une échelle courte dans laquelle la constante de Hubble vaut 100.

Divers spécialistes ont montré que l'échelle longue reposait sur des bases très précaires ; des contre-arguments ont été offerts pour sa défense et pour critiquer l'échelle courte. Faute d'une épreuve concluante, un consensus restait à établir. Le débat connaît un rebondissement en 1982 avec la proposition faite par de Vaucouleurs de tester directement sur notre Galaxie les hypothèses qu'on fait sur les autres galaxies.

Tests

Au total, de Vaucouleurs propose cinq tests, qui ont la caractéristique commune d'utiliser notre Galaxie comme étalon. En comparant les distances fournies par ces tests, il en conclut à une incompatibilité avec l'échelle de Sandage et Tammann. Celle-ci serait trop grande : toutes les distances extragalactiques, ou du moins les plus grandes, devraient être divisées par deux, et la constante de Hubble vaudrait non pas 50 mais 100.

L'Univers serait donc en expansion plus rapide qu'on ne l'admettait généralement jusqu'ici. Autrement dit, il aurait mis moins de temps qu'on ne le pensait pour parvenir à ses dimensions actuelles depuis l'explosion primordiale (le fameux big bang), son âge devant être ramené de 15 à 10 milliards d'années environ.

Particulièrement impressionnante apparaît la cohérence des cinq tests proposés par de Vaucouleurs. Son argumentation pourrait être prise en défaut si notre Galaxie était singulière et ne pouvait être directement comparée aux autres. Mais rien ne laisse présager une telle singularité.

Le débat sur la taille et l'âge de l'Univers n'en est pas clos pour autant. Pour que des certitudes se dégagent, il faudra sans doute attendre l'apparition de nouveaux moyens d'observation, tel le fameux télescope spatial de la NASA que la navette américaine doit placer en orbite autour de la Terre en 1985.

La Convention sur le droit de la mer est signée

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (Journal de l'année 1981-82) est signée à la Jamaïque par 119 pays, mettant ainsi fin à dix années d'efforts. Parmi les pays non signataires, citons les États-Unis, la RFA, l'Italie, la Grande-Bretagne et le Japon. Mais il ne s'agit pas là d'un non définitif. Londres et Bonn ont d'ores et déjà annoncé que leur pays signerait la convention dès que certaines modifications seraient apportées aux articles traitant du régime international des fonds marins entre autres. Une commission devrait d'ailleurs se réunir dès le 15 mars 1983 pour élaborer les règlements et procédures du futur régime international des fonds marins ; elle pourrait donc répondre aux préoccupations de certains pays — les pays industrialisés notamment. Si cette seconde négociation (prévue jusqu'au printemps 1985) se déroule sans trop de problèmes, le nouveau droit de la mer pourrait entrer en vigueur.

Matière

Physique

La longue marche vers la grande unification

La conférence internationale de physique des hautes énergies — ou conférence de Rochester —, qui se réunit traditionnellement tous les deux ans, s'est tenue en 1982 à Paris (26-31 juillet), rassemblant 1 200 participants. Le bilan des expériences menées dans plusieurs laboratoires confirme la validité de la théorie électrofaible, qui unifie deux des forces fondamentales de la nature.