Le nouveau statut encourage la participation à des actions menées en commun avec des services de l'État, des collectivités locales ou d'autres organismes publics ou privés, français ou étrangers.

Direction

Outre son président, le conseil d'administration comprend désormais 19 membres (au lieu de 14 précédemment), dont 4 représentants des grandes organisations syndicales et 4 représentants élus par le personnel. Déchargé de certaines responsabilités de gestion, comme la création de nouvelles unités de recherche, qui incombent dorénavant au directeur général, le conseil voit par contre son rôle accru en ce qui concerne l'orientation générale du CNRS et son ouverture vers les priorités nationales.

Nommés pour quatre ans par le directeur général, les responsables des unités de recherche ne peuvent désormais exercer plus de trois mandats consécutifs à la tête de la même unité. Objet d'une vive discussion, cette mesure, qui vise à mettre fin à une trop grande atomisation des équipes, est assortie de dispositions transitoires jusqu'à la fin de 1985 afin de résoudre les problèmes posés par des situations personnelles.

Terre et espace

Astronautique

Des vols de plus en plus nombreux

L'été 1982 fera date dans les annales de l'astronautique. Du 27 juin au 2 juillet, pas moins de trois équipages totalisant sept astronautes (dont quatre Soviétiques, deux Américains et un Français) ont gravité simultanément autour de la Terre. Pour l'ensemble de l'année, huit Américains, sept Soviétiques et un Français auront pris le chemin de l'espace.

USA : Columbia

Année faste, en premier lieu, pour les astronautes américains, à qui il est arrivé de s'entraîner pendant seize ans avant de voir arriver le grand jour. La navette Columbia a accompli avec succès ses 4e et 5e vols du 27 juin au 4 juillet et du 11 au 16 novembre, avec, respectivement, les équipages Mattingly-Hartsfied et Brand-Overmyer-Allen-Lenoir. Ces missions du STS (Space Transport System) sont en voie de devenir routinières, bien qu'émaillées d'incidents qui n'ont jamais eu des conséquences importantes.

En particulier, Lenoir (qui, d'ailleurs, a pâti du mal de l'espace) et Allen n'ont pu sortir de la cabine comme le prévoyait le programme, les nouveaux scaphandres spatiaux qu'ils avaient revêtus ayant présenté des anomalies dans leur fonctionnement : échauffement, bruits, mauvaise régulation de l'alimentation en oxygène. Contretemps fâcheux et d'autant plus irritant que ces imposantes tenues (114 kg au sol) ne coûtent pas moins de 2,4 millions de dollars chacune.

Coût

Le vol STS-5 du mois de novembre 1982 était aussi la première mission mixte (militaire et commerciale, d'où un équipage de quatre hommes), avec le lâcher sur orbite d'un satellite de télécommunications SBS-3 pour une société américaine et d'un Anik C-3 canadien. Malgré ces débuts prometteurs, la navette reste un véhicule trop coûteux pour qu'on puisse voir en lui, dans sa forme actuelle, le lanceur du tout-venant spatial (Journal de l'année 1981-82).

Deux nouveaux faits sont à verser au dossier. D'une part, le prix requis pour les lancements encore non programmés a été plus que doublé (+ 112 %) en juin. Il sera de 71 millions de dollars en 1982.

D'autre part, l'aviation américaine a étrenné le 30 octobre le nouveau lanceur Titan 34-D, la plus puissante fusée de l'arsenal américain : d'un poids de 680 t, développant 1 180 t de poussée, elle peut placer 8 petits satellites à la fois, ou un de 12 t, sur une orbite basse, ou bien un engin de 4,3 t dans une orbite de satellite géostationnaire. Or, une société privée, la Space Transportation Co, est chargée de commercialiser les lancements de ce nouveau Titan, qui continueront à être faits par les soins de la NASA.

Fusée privée

En marge de ces activités commerciales du secteur public, on doit signaler le premier tir expérimental réussi d'une fusée appartenant à une entreprise privée, Space Services Inc., dans laquelle sont majoritaires des pétroliers texans, dont celui qui a installé le cosmodrome sur ses propres terres.