Vainqueur de l'épreuve masculine, son compatriote Alexei Yagudin est, à l'inverse, un habitué de la première marche des podiums. Il a décroché à Nagano son quatrième titre mondial, concluant ainsi une année 2002 faste et sans tâche au cours de laquelle il a vécu un quatrième sacre européen et remporté l'or olympique.

Yagudin excepté, tous les champions de Salt Lake City avaient boudé le rendez-vous japonais. Cette désertion a permis aux Russes Irina Lobacheva et Ilia Averbukh de s'imposer en danse sur glace, en l'absence des couples français Anissina-Peizerat et italien Fusar Poli-Margaglio. En couples, les Chinois Xue Shen et Hongbo Zhao, vice-champions du monde en 1999 et en 2000, ont empêché un sans-faute russe en apportant à leur pays son premier titre dans une compétition internationale.

Rugby

La France à la fête

En réalisant le premier Grand Chelem de l'histoire du Tournoi des Six Nations, l'équipe de France de Bernard Laporte est entrée dans la légende. Quatre ans après leur dernier sans-faute dans le Tournoi des Cinq Nations, mais surtout au lendemain de leurs résultats catastrophiques dans la compétition européenne en 2000 et 2001, les Bleus ont prouvé leur valeur retrouvée en dominant l'Angleterre (20-15) et en atomisant l'Irlande (44 à 5). Grâce à une équipe totalement renouvelée et soudée autour du capitaine Fabien Galthié et de ses talentueux bras droits – notamment Raphaël Ibanez, Olivier Brouzet, Olivier Magne, Jean-Jacques Crenca, Pieter De Villiers, Serge Betsen, Tony Marsh ou encore Fabien Pelous, ancien capitaine revenu en grâce –, les Français se sont offert le septième Grand Chelem de leur histoire, loin toutefois encore du record (11) de l'Angleterre.

Deux mois plus tard pourtant, les Tricolores ont semblé retomber dans leurs vieux travers et souffrir de leur légendaire inconstance. Lors d'une épuisante tournée dans l'hémisphère Sud, grisés peut-être par leurs huit victoires consécutives en matches internationaux entre novembre 2001 et avril 2002, ils se sont inclinés à trois reprises en test-matches, en Argentine d'abord (28 à 27), puis deux fois chez les champions du monde australiens. Faibles en touche, les Français ont subi la loi des Wallabies (29 à 17) puis (31 à 25), malgré un enthousiasme et une volonté indéniables.

Le Sud malmené

À l'automne, la tendance s'est inversée. En visite en Europe, les équipes du Sud ont été malmenées par leurs homologues nordistes. La France, d'abord, a puni une méconnaissable Afrique du Sud (30 à 10) avant de faire jeu égal avec les All Blacks (20 à 20) et de remporter un facile succès sur de faibles Canadiens (35 à 3), pour terminer invaincue la série de rencontres.

L'Angleterre a fait mieux, humiliant les Springbox (53 à 3) après avoir dominé les Néo-Zélandais (31 à 28) et l'Australie (32 à 31) pour afficher ses grandes ambitions à un an de la Coupe du monde. Décevante lors de ses apparitions automnales, l'Afrique du Sud avait pourtant livré un jeu plein de promesses lors des Tri-Nations, la grande confrontation entre les trois équipes des antipodes. Lors de la dernière journée, les « Boks » avaient dominé les Australiens qui laissaient ainsi échapper le titre en faveur des Néo-Zélandais, sacrés pour la quatrième fois après 1996, 1997 et 1999. Le beau jeu offensif produit par son équipe rajeunie avait alors offert un peu de répit au nouvel entraîneur des Springboks, Rudolf Straeuli, remis sur la sellette après le zéro pointé de la tournée européenne. En tout, les trois équipes sudistes, considérées il y a peu comme les maîtresses du monde de l'ovale, ont remporté deux victoires pour six défaites et un nul en trois semaines de tournée européenne. Le fossé nord-sud, qui paraissait infranchissable quelques saisons en arrière, semble s'être définitivement comblé. À tel point que les poids lourds du Nord comme l'Angleterre ou la France se prennent à rêver à un premier sacre mondial lors de la Coupe du monde 2003, qui sera disputée en Australie, à l'automne.

Biarritz revient au sommet

En France, le club basque de Biarritz a signé son retour parmi l'élite en remportant le titre national pour la première fois depuis 1939. Désormais riches de trois victoires en Championnat de France, les Biarrots ont créé la surprise en dominant Agen à l'issue des prolongations d'une finale inédite.

Ski

Eberharter au sommet

Après plus de dix ans d'une carrière entamée en fanfare par un double titre mondial en 1991, l'Autrichien Stephan Eberharter a enfin réussi son retour au premier plan. Longtemps barré par son compatriote et rival Hermann Maier, victime d'un grave accident de moto pendant l'été 2001, Eberharter a dominé la saison. Triple médaillé olympique à Salt Lake City, le Tyrolien de 33 ans a également enlevé la première place au classement général de la Coupe du monde ainsi que les trophées annexes de la descente et du super-G. Chez les dames, quoique moins dominatrices, les Autrichiennes ont également été à l'honneur après des jeux Olympiques plutôt décevants. Championne du monde de descente en 2001, Michaela Dorfmeister a prouvé sa polyvalence en décrochant le grand globe de cristal de la Coupe du monde devant sa compatriote Renate Goetschl, blessée en fin de saison. Son succès final a cependant été éclipsé par le retour en force de la Croate Janica Kostelic, sacrée triple championne olympique quelques mois après une opération du genou.