Outre celui de Montgomery, l'unique record du monde battu en 2002 est sujet à caution. Le Marocain Brahim Boulami, auteur d'un nouveau record sur 3 000 m steeple mi-août à Zurich en 7′ 53″ 17, a en effet été contrôlé positif à l'EPO à la veille de sa course.

L'autre grosse affaire de dopage révélée au cours de la saison concerne le Belge d'origine marocaine Mohamed Mourit, champion du monde de cross, également contrôlé positif à l'EPO.

Automobile

Schumi tue le suspense

La troisième victoire consécutive de Michael Schumacher dans le Championnat du monde des pilotes de F1 était presque écrite. Impérial en 2000 et 2001, l'Allemand bénéficiait une fois encore de la meilleure des montures. Après avoir mis quelques saisons à apprivoiser la Ferrari, Schumi en a fait un bolide invincible au point d'empocher le titre mondial à mi-saison, tuant ainsi tout l'intérêt de la compétition. Dans les années 80 déjà, McLaren et Williams avaient déjà écrasé ainsi le Championnat du monde de formule 1, mais, à l'époque, à l'image des célèbres duels entre Alain Prost et Ayrton Senna, deux pilotes se disputaient la suprématie au sein de ces écuries vedettes.

Onze fois victorieux en 2002, contre neuf la saison précédente, Michael Schumacher prend désormais le large au nombre des victoires en Grand Prix (64 dont 45 avec Ferrari), loin devant Alain Prost (51), et il rejoint le mythique Juan Manuel Fangio au nombre des titres mondiaux avec cinq couronnes. Avant de faire triompher trois fois la Scuderia, l'Allemand avait en effet été champion du monde à deux reprises avec Benetton en 1994 et 1995. Au passage, il a pulvérisé de nombreux records : le sacre le plus précoce (à six courses de la fin), dès juillet en France, le nombre de succès en une saison (11), le nombre de points marqués dans un championnat (144 sur 170 possibles), ainsi qu'une présence sans faille sur le podium lors des dix-sept Grand Prix avec cinq deuxièmes et une troisième places.

Un grand chambardement ? Le Brésilien Rubens Barrichello, coéquipier modèle et discipliné de Schumacher chez Ferrari, s'étant adjugé cinq victoires, la concurrence a dû se disputer de bien maigres miettes : Williams et McLaren se sont imposés une fois chacun grâce à Ralf Schumacher et David Coulthard. Pis : la stratégie d'équipe de la Scuderia a souvent choqué les observateurs, comme en Autriche, lorsque Barrichello, en tête, avait laissé passer son « patron » lors du dernier tour, respectant ainsi les consignes au détriment de l'esprit sportif. En retour, Schumacher laissa au moins trois fois (en Hongrie, en Italie et aux États-Unis) la victoire au Brésilien pour lui garantir une place de deuxième au classement général.

Privée de suspense, la F1 version 2002 a connu une véritable crise. Les audiences télévisées et les entrées payantes sur les circuits ont été en chute libre au point de provoquer une réflexion en profondeur chez les responsables de la F1 et la menace d'un grand chambardement dans les règlements afin de ménager l'intérêt de la compétition, au risque de pénaliser l'écurie le plus en pointe de ces dernières années. Chez Ferrari, on se refuse pour l'instant à associer une seconde tête d'affiche à Michael Schumacher afin de générer un spectacle né d'une lutte interne.

Grönholm et Peugeot intouchables

Dans le Championnat du monde des rallyes, le suspense a été légèrement plus soutenu qu'en formule 1. Sur l'invincible Peugeot 206, le Finlandais Marcus Grönholm, déjà sacré champion du monde en 2000, s'est adjugé un deuxième titre lors du Rallye de Nouvelle-Zélande, avant même les deux dernières épreuves. Avec huit victoires (5 pour Grönholm et 3 pour Gilles Panizzi) en quatorze manches, huit doublés, un triplé, le constructeur français a décroché un troisième titre mondial des constructeurs consécutif et une deuxième couronne pour Grönholm, marquant la saison 2002 de sa suprématie. Encore en piste sur les routes des rallyes en 2003, la 206 sera remplacée par la 307 en 2004.

Impérial, Grönholm a surpassé son coéquipier, le tenant du titre Richard Burns, très décevant malgré la qualité de sa voiture et qui a privé les amateurs du duel annoncé entre les pilotes Peugeot.