Autre favori défait, le Portoricain Felix Trinidad, 28 ans, invaincu chez les welters et super-welters, a échoué dans sa quête d'un titre unifié dans la catégorie des moyens, battu par l'Américain Bernard Hopkins.

Cyclisme

Le Tour du rachat ?

À peine arrivée sur les Champs-Élysées, le 29 juillet, la caravane du Tour de France 2001 se félicitait bruyamment : le dopage, plaie du sport en général, du cyclisme en particulier, aurait reculé. Ce Tour aurait été celui du rachat ! Et, pour se convaincre de cette guérison attendue depuis une édition 1998 de sinistre mémoire, les optimistes avançaient des chiffres : un seul engagé (l'Espagnol Txema del Olmo) contrôlé positif à l'EPO en 21 jours de course ! Un bilan ridicule comparé à celui des éditions passées. Mais, s'il a été épargné par les scandales majeurs – révélés – et les descentes de police, trois ans après « l'affaire Festina », le Tour de France n'a pourtant pas échappé aux rumeurs après l'annonce de la collaboration passée de son vainqueur, l'Américain Lance Armstrong, avec le Dr Ferrari, vrai « Dr Mabuse » de la préparation physique. Et les chiffres répondent aux chiffres : ce Tour, au cours duquel on a volontiers stigmatisé les masques de douleur affichés par certains coureurs comme preuve du recul du dopage, aura été le deuxième plus rapide de l'histoire. En l'emportant avec une moyenne de 40,070 km/h, Armstrong n'a certes pas battu son record de 1999 (40,276 km/h), mais a fait mieux que Pantani, vainqueur en 1998, l'année de tous les excès. La faillite du cyclisme italien a également interpellé les observateurs. Un mois après un Giro gâché par les scandales et terminé en queue de poisson dans des arrière-salles de commissariat, les coureurs transalpins, souvent montrés du doigt dans les affaires de dopage, ont en effet vécu un naufrage collectif dans la Grande Boucle : aucune victoire d'étape et un seul représentant parmi les quinze premiers du classement général (Stefano Garzelli, 14e).

Armstrong est grand

Une fois exprimés les bémols – désormais d'usage dès qu'il s'agit d'exploits cyclistes –, il convient de rendre hommage au vainqueur de l'épreuve phare de ce sport. Lance Armstrong s'est une nouvelle fois montré impérial sur les routes du Tour, résistant aux assauts incessants du très combatif Allemand Jan Ullrich pour s'adjuger un troisième succès consécutif. Derrière l'intouchable Texan, Ullrich, deuxième, et l'Espagnol Joseba Beloki, troisième, complètent un podium identique à celui de l'an 2000.

À 29 ans, Armstrong le miraculé, condamné par un cancer en 1996, l'a emporté avec panache, signant quatre victoires d'étapes – deux contre-la-montre et deux étapes de montagne –, portant son total à onze sur l'ensemble des ses participations. Une magnifique démonstration pour celui que l'on avait qualifié, en 1999, de « vainqueur de circonstance », lors d'un Tour privé de ses vedettes.

Autre exploit à souligner, celui de l'Allemand Erik Zabel. Le sprinter, coéquipier de Jan Ullrich, a remporté trois étapes (onze sur l'ensemble de sa carrière) et s'est offert pour la sixième fois consécutive (un record !) le maillot vert du classement aux points. Contre toute attente, le maillot à pois de meilleur grimpeur, longtemps propriété de Richard Virenque, est revenu à un autre Français, Laurent Jalabert. L'ancien numéro un mondial, vainqueur à Verdun et à Colmar, a dévoilé dans les cols des talents jusqu'alors méconnus, au point de remporter en prime le classement de la combativité.

La réussite de Freire

La saison 2001 l'a encore prouvé : il y a les coureurs du Tour de France et les autres... Hormis quelques polyvalents comme l'Allemand Erik Zabel, spécialiste d'une classique comme Milan-San Remo et deuxième du classement général de la Coupe du monde, ils sont rares les coureurs capables de combattre sur plusieurs fronts durant des mois. Et si Lance Armstrong a remporté le Tour de Suisse, en juin, c'était bien pour se mettre en jambes avant d'aborder les vingt étapes de son épreuve favorite. Parmi les hommes de la saison on retiendra deux noms : le très régulier Néerlandais Erik Dekker, lauréat de la Coupe du monde après son succès dans l'Amstel Gold Race et ses places d'honneur dans la classique de Hambourg et le Tour des Flandres, mais également Oscar Freire. L'Espagnol de 25 ans, déjà sacré champion du monde sur route à la surprise générale en 1999, troisième en 2000, s'est à nouveau imposé en 2001 sur le parcours exigeant de Lisbonne. Ces Championnats du monde ont consacré d'autres grands noms. Jan Ullrich, vice-champion olympique de la discipline, s'est imposé dans le contre-la-montre tandis que l'inoxydable Jeannie Longo, 43 ans, a encore frappé. La Grenobloise a ajouté un treizième titre mondial à sa collection déjà riche. Championne du monde du contre-la-montre, elle a en outre décroché une trentième médaille – Mondiaux et jeux Olympiques confondus – en obtenant le bronze sur route.

La piste reste française

La retraite postolympique de la multi médaillée Félicia Ballanger n'y a rien changé : le cyclisme sur piste reste l'apanage des Tricolores même si les dames sont désormais plus en retrait. L'équipe de France a en effet réalisé une razzia lors des Championnats du monde d'Anvers, réussissant un triplé inédit en vitesse individuelle – trois Français sur le podium – avant d'enlever logiquement le titre par équipes. L'imbattable Arnaud Tournant, roi du kilomètre, s'est vengé de sa déception olympique en s'offrant trois titres, deux en individuel et un par équipes. Quelques jours plus tard. Tournant inscrivait une nouvelle ligne à son formidable palmarès en pulvérisant son propre record du kilomètre sur le vélodrome de La Paz, en Bolivie. En 58 secondes 875 centièmes, il devenait le premier homme à courir 1 000 m en moins d'une minute.

Équitation

Les Allemands restent au sommet

Les cavaliers allemands ont encore brillé lors des Championnats d'Europe. Ludger Beerbaum a ajouté une médaille d'or à son opulent palmarès en remportant le titre individuel au saut d'obstacles sur sa jument Gladdy's. Ce titre est le dixième du quadruple champion olympique dans une compétition internationale. Absente en raison de la blessure de son cheval « Cook du Midour », la tenante du titre Alexandra Ledermann n'a pu défendre les couleurs françaises lors de cette compétition. Un peu plus tard dans l'été, les cavaliers d'outre-Rhin ont encore dominé les épreuves de dressage. Par équipes, ils ont conquis un 19 titre consécutif avant qu'Ulla Salzgeber, sur Rusty, ne s'empare du titre individuel. Seul le concours complet a échappé à la domination allemande. Grâce notamment à Pippa Funnell, médaille d'or en individuel sur Suprême Rock, la Grande-Bretagne a également conservé son titre par équipes.

Escrime

En l'absence des tireurs chinois (retenus par des compétitions nationales !), l'Europe a largement dominé les Championnats du monde d'escrime, à Nîmes. Première de la Coupe des nations avec ses 10 podiums – un record pour les Tricolores –, la France est devancée par la Russie et l'Italie au tableau des médailles. Avec seulement deux titres – le sabre dames pour Anne-Lise Touya et le fleuret masculin par équipes –, les Français sont en effet surclassés par les Russes et les Italiens qui ont chacun décroché quatre fois l'or. Star de ces Mondiaux, l'Italienne Valentina Vezzali, déjà double championne olympique à Sydney, a encore une fois fait coup double à Nîmes en triomphant en individuel et par équipes. À l'inverse, la Française Laura Flessel-Colovic, qui tentait un retour après avoir donné naissance à une petite fille, a dû se contenter de la deuxième place à l'épée. Au milieu de ce triomphe, l'Allemagne et la Hongrie, nations européennes de tradition, ont fait pâle figure. À l'inverse, la Suisse a séduit en remportant trois médailles. Quoi qu'il en soit, la mondialisation de l'escrime, nécessaire pour assurer la survie olympique de ce sport, n'a pas enregistré de grands progrès.

Football

L'exemple nantais

Modèle en matière de formation, équipe basée sur le collectif plus que sur de brillantes individualités, le FC Nantes a récolté les fruits d'une politique de longue haleine en remportant, en 2001, le huitième titre de son histoire. Sacrés champions de France lors de l'avant-dernière journée, les Canaris se sont imposés à l'issue d'une saison marquée par la faillite de certaines grosses pointures telles que Monaco, large vainqueur en 2000, ou encore le Paris-Saint-Germain, club où l'amalgame de vedettes, spectaculaire sur le papier, n'a pas payé sur le terrain. Symbole de la politique nantaise et révélation de la saison, Marama Vahirua est un pur produit du centre de formation. Sur les 27 joueurs de l'équipe championne de France, 22 étaient issus de l'une des pépinières les plus réputées d'Europe. Certains avaient joué, au début de la saison, moins de 15 matchs de D1. À côté de ces bizuts, le gardien et capitaine Mickaël Landreau, malgré ses 22 ans, était l'un des plus expérimentés avec près de 160 matchs en première division.