Les chantiers de la découverte

Les trains à sustentation magnétique

Incarné aujourd'hui par le TGV français, l'ICE (InterCity Express) allemand et le Shinkansen japonais, le transport ferroviaire à grande vitesse le sera-t-il demain par des trains à sustentation magnétique ? Ceux-ci font l'objet d'un très important effort de recherche en Allemagne et au Japon. Leur principe de propulsion repose sur la création de champs magnétiques entre le véhicule et la voie. Deux technologies sont en concurrence. Dans le système électrodynamique, expérimenté au Japon, des aimants supraconducteurs situés sous le véhicule induisent des courants dans des enroulements conducteurs fixés sur la voie. Cette interaction soulève le véhicule de 15 centimètres environ, transformant le train en un avion qui volerait en rase-mottes, guidé par la voie. En fait, le véhicule japonais ne décolle qu'à partir de 100 km/h ; aux vitesses inférieures, il roule sur des roues. Dans le système électromagnétique, étudié en Allemagne, des électroaimants classiques (non supraconducteurs), fixés sur le véhicule, sont attirés vers le haut par des composants ferromagnétiques situés sous la voie. L'espace entre la voie et les aimants du véhicule est dix fois moindre que dans le système précédent : la construction de la voie exige donc une plus grande précision et son entretien, une plus grande attention. En revanche, le véhicule lévite même à l'arrêt, et il est utilisable aussi bien à petite vitesse sur des parcours urbains qu'à grande vitesse sur de longs trajets.

Ces trains futuristes ne fonctionnent encore qu'à l'état de prototypes, mais leur exploitation commerciale pourrait débuter d'ici à une dizaine d'années. Au Japon, dès 1979, le véhicule expérimental ML-500R a atteint la vitesse record de 517 km/h. Un nouveau prototype sera testé en 1997 sur un circuit d'essais de 42,7 km de long. Les commanditaires du projet espèrent mettre en service une version commerciale vers 2005, sur une ligne nouvelle, entre Tokyo et Osaka. En Allemagne, la mise au point d'un train à lévitation magnétique, le Transrapid, fait l'objet d'études depuis plus de trente ans. Depuis le début des années 80, une voie de démonstration de 31 km de long, en forme de huit, permet d'essayer des véhicules grandeur nature en conditions quasi réelles. Le véhicule d'essai TR-07, testé durant presque cinq ans, a régulièrement atteint des vitesses comprises entre 400 et 450 km/h. La première ligne commerciale devrait relier Hambourg à Berlin vers 2005.

Plus rapides que les trains à grande vitesse actuels, et moins bruyants à vitesse égale, les trains magnétiques n'ont cependant pas que des avantages. Ils ne peuvent utiliser le réseau existant, même à vitesse réduite, et imposent la construction d'une infrastructure entièrement nouvelle, avec des aiguillages de dimensions impressionnantes. Pour concurrencer sérieusement les trains sur roues – dont la vitesse et le confort vont encore s'accroître –, ils devront faire preuve d'une réelle supériorité économique. En France, on considère cette éventualité comme bien improbable et l'on reste convaincu que la technologie ferroviaire classique a encore un bel avenir.

La télévision murale

Le téléviseur qui s'accroche au mur ne sera bientôt plus un rêve. Les Japonais travaillent à sa mise au point depuis une dizaine d'années, et déjà quelques modèles de petite taille sont commercialisés. En 1995, quatre grands constructeurs – NEC, Fujitsu, Sony et Matsushita – ont annoncé qu'ils s'apprêtaient à commercialiser des téléviseurs dotés d'écrans plats de 65 cm à 1 m de diagonale. Avec l'avènement prochain de la télévision à haute définition, l'enjeu économique est très important : le marché de remplacement des téléviseurs dans le monde est estimé à 750 millions d'unités, représentant une valeur totale de 2 500 milliards de francs.

Aujourd'hui, le marché des écrans plats de petite taille est déjà très développé : mini-téléviseurs, viseurs de Caméscopes et surtout écrans d'ordinateurs portables. La technologie utilisée est celle des cristaux liquides. Chaque point lumineux (pixel) de l'écran est relié à trois filtres colorés distincts, eux-mêmes reliés aux cristaux liquides, qui sont activés par des transistors. Un petit écran comprend un millier de pixels et, si un seul manque, l'écran est inactif.