Journal de l'année Édition 1993 1993Éd. 1993

Météo : le Printemps

De l'équinoxe de printemps au 31 mars, au temps froid et instable associé à la présence d'une goutte froide d'altitude (du 21 au 26) succède un temps perturbé de sud-ouest, frais et assez pluvieux. Chutes de neige fréquentes dès 400 m d'altitude, averses orageuses parfois accompagnées de grêle (47 mm en 24 heures à Saint-Pierre-de-Chartreuse le 22, 30 mm en 12 heures à La Roche-sur-Yon le 30), vents forts dont la vitesse instantanée peut dépasser 110 km/h (148 km/h au cap Sagro le 23) sont les phénomènes météorologiques les plus fréquents de cette période.

En avril, les températures moyennes mensuelles sont conformes aux normales 1951-1980. Notons toutefois que des épisodes de fraîcheur (du 1er au 7, du 15 au 17 et du 28 au 30) ont alterné avec des épisodes de douceur (du 8 au 15) ou de chaleur (du 19 au 28 avril). C'est pendant cette période que des températures record ont été relevées : 27,5 °C à Saint-Étienne-Bouthéon, 25,9 °C à Mâcon, 28,1 °C à Albi le 24, 30,1 °C à Le Luc-Le Cannet le 27 (températures maximales élevées) ou 14 °C à Saint-Étienne-Bouthéon le 25 et 14,9 °C à Mâcon le 27 (températures minimales élevées). Bien que le pays ait été soumis à plusieurs perturbations plus ou moins actives du 1 au 17 et du 25 au 30, les précipitations ont été plutôt déficitaires. Des pluies abondantes et parfois intenses ont été néanmoins enregistrées dans certaines stations : 36 mm en moins de 3 heures à Ossun, 37 mm à Arrens en 6 heures le 4 avril ; 66 mm à Foix, 44 mm à Aulus, 35 mm à Montredon (Tarn) en 24 heures du 4 au 5... Le bilan hydrique s'est encore dégradé par rapport au mois de mars : le rapport R/RU est inférieur à 80 % à l'ouest d'une ligne Marennes-Saumur-Chartres-Mantes-Compiègne-Mézières, sur la bordure occidentale du Massif central, dans le piémont pyrénéen et du nord-est de la Lorraine au Nivernais.

Mai peut être défini comme un mois particulièrement chaud et plutôt sec pendant lequel des orages très violents ont été observés. Les températures mensuelles ont été de 1,8 °C à 3,4 °C supérieures aux normales dans le Sud-Est et le Sud-Ouest respectivement et c'est pendant la période allant du 13 au 19 que les températures ont atteint des valeurs record : 30,8 °C à Nevers, 31,9 °C à Auxerre le 15,31 °C à Vannes, 33,9 °C à Dax, 32,9 °C à Cognac le 16... À Hyères, la température moyenne mensuelle est de 0,2 °C supérieure au record établi en 1964 qui était de 22,5 °C. Si les cumuls pluviométriques mensuels sont déficitaires sur tout le pays, à l'exception du Sud-Est, les orages ont été violents et dévastateurs du 20 au 31, notamment à l'ouest de la ligne Nîmes-Dijon-Commercy. Des abats exceptionnels par leur abondance et leur intensité ont été mesurés : 35 mm à Decazeville en 20 min le 21, 65 mm à Sannois en 1 h 15 min le 25, 64 mm à Marsannay-la-Côte le 26, 145 mm à Groslay ou encore 144 mm à Saint-Ouen en 24 heures le 31 mai. L'insolation importante pendant la deuxième décade, les températures élevées et l'évapotranspiration expliquent l'extension spatiale du déficit hydrique : le rapport R/RU n'est supérieur à 60 % qu'au nord de la ligne La Roche-sur-Yon – Alençon – Le Mans – Melun – Saint-Dizier – Vesoul – Strasbourg, dans le sud de l'Aquitaine, le nord des Alpes, le haut bassin de la Garonne et le sud-ouest du Massif central.

Juin. Les deux premières décades de juin se caractérisent au plan des températures par l'alternance d'épisodes de chaleur (du 1er au 4 et du 13 au 17) et d'épisodes de fraîcheur (du 5 au 8 et du 17 au 21 juin) et par l'opposition entre le nord du pays, qui bénéficie d'une réelle douceur, et le sud, où les températures sont très nettement inférieures aux normales. Les températures maximales très basses suivantes l'attestent : 7,2 °C à Mende le 5, 12,1 °C à Carcassonne, 14 °C à Toulouse et 10,4 °C à Ossun le 10 juin. Ces deux premières décades ont été surtout marquées par la persistance de pluies très abondantes, une importante nébulosité et une insolation des plus faibles. Les pluies très excédentaires sur toute la France, à l'exception de l'Ouest et du Nord-Est, ont la même origine : des remontées d'air chaud et instable et la fréquence de perturbations circulant dans des flux de nord-est ou de nord imputables à la présence d'un talweg ou de gouttes froides d'altitude. Parmi les précipitations les plus remarquables mesurées dans l'ensemble du pays, on peut citer : 40 mm en 3 h 30 min à Apt le 1er, 61 mm en 6 heures à Bastia le 4, 61 mm à Pierrecourt en 1 heure le 9, 78 mm en 24 heures à Aurillac le 10, 104 mm en 3 h 30 min à Montélimar le 17...