C'était encore plus clair au Salon de Francfort : tout le monde exposait sa voiture électrique ! VW, qui pense produire une petite voiture urbaine électrique née en Suisse – la Swatch-mobile, conçue par les inventeurs de la célèbre montre Swatch –, présentait la Chico, de même taille (moins de 3 mètres, 2 places), mais hybride ; BMW, la El, une autre voiture urbaine comparable à la Swatch, mais 100 % électrique ; Opel, son Impuls 2 ; Renault son Elektro Clio ; Ford, une Escort électrique ; Peugeot, une 405 Break hybride diesel-électrique... Bref, la conjonction des programmes « Californie » et centres-villes propres fait merveille en Europe ! Un mois après Francfort, la Citela de PSA – encore une voiture urbaine ! – montrait la grande maîtrise du groupe français dans ce domaine.

Reste un problème majeur pour tous : celui des batteries. Celles qui sont à base de plomb limitent l'autonomie à 100 km entre deux recharges qui immobilisent le véhicule pendant 6 ou 8 heures et la vitesse à 50 km/h. Les « cadmium-nickel » permettent de rouler 200 km, mais coûtent sept fois plus cher. L'avenir appartiendra peut-être à la « sodium-soufre », très puissante mais dangereuse (le sodium brûle en présence d'eau !) qui fonctionne à 300 °C, et sur laquelle se sont associés les trois grands constructeurs américains... Chez les Japonais, avec les FEV et les ESV de Toyota ou de Nissan, toutes les solutions sont envisagées en même temps. 1991 aura réellement été l'an I de la voiture électrique !

Dégraisser les voitures

Mais c'est aussi celui de la réutilisation des plastiques automobiles. Alors qu'on recyclait jusqu'à présent sans problème les voitures anciennes, l'invasion récente des plastiques a fait augmenter le volume des RBA (ou résidus de broyage automobile). Encombrants, difficiles à recycler ou à brûler, ils gênent tout le monde, à commencer par les Allemands, très sensibilisés à cette question et qui veulent la résoudre totalement avant 1994. On commence donc à démonter les épaves pour recycler les plastiques qui peuvent l'être, et pour faciliter leur tri, on les marque dorénavant de façon claire et précise. Les Européens ont manifesté un bien plus grand intérêt pour ces techniques que les Américains ou que les Japonais, pourtant submergés par ces matières encombrantes !

Toutes les « grandes » voitures sorties cette année – la ZX de Citroën, la Golf 3, l'Opel Astra, la Peugeot 106 – utilisent ces nouvelles méthodes. Aujourd'hui, certains constructeurs (VW, Opel) garantissent même le rachat de l'épave. Pour alléger ses futures voitures, Audi a cependant préféré utiliser une autre technique, celle de l'aluminium, et n'emploie qu'un minimum de plastique. C'est une solution élégante mais certains en contestent la rentabilité...

Toutefois, les méthodes importent peu : il devient urgent de « dégraisser » des voitures qui ne cessent de s'alourdir pour permettre à leurs occupants de jouir de davantage de confort et de silence tout en donnant plus de « brio » aux mécaniques.

Jean-Pierre Gosselin