En novembre, Apple a lancé une seconde offensive avec une nouvelle génération de « portables », ces micro-ordinateurs qui représentent 20 % des ventes mondiales de ce type d'appareils. 170 000 portables ont été vendus en France en 1991 ! Le plus petit modèle, le Macintosh 100, au format A4 et de 46 mm d'épaisseur seulement, pèse 2,3 kg et dispose d'une autonomie de 4 heures. Il est construit par Sony, ce qui laisse supposer que le constructeur japonais sera également présent dans ce « mariage » d'Apple et d'IBM.

L'année est aussi celle du lancement des « notebooks », ces portables sans clavier qui reconnaissent l'écriture. (Il suffit d'écrire ou de dessiner sur l'écran au format A4.) Ils s'adressent surtout à des travaux particuliers : saisie de bordereaux ou de documents normalisés, exécution de croquis d'architectes ou d'experts... Après le premier Gridpad de Victor Technologies (que le Pentagone et tous les conseillers du président Bush utilisent lors de leurs déplacements), NCR a présenté son Notepad et d'autres modèles sont annoncés.

Enfin, les « radio-ordinateurs » ont fait leur apparition : munis d'une antenne, ils dialoguent directement par voie hertzienne comme des téléphones sans fil. But : échanger des données entre plusieurs micros, partager des périphériques ou collecter des mesures. La célèbre « souris » y perd même son fil : le Suisse Logitech utilise une liaison radio multifréquences pour faire cohabiter huit souris autonomes dans un rayon de quelques mètres sans interférences !

Claude Gelé

Aéronautique

Tenu au bourget du 13 au 24 juin 1991, le XXXIXe Salon de l'aéronautique a permis de jeter un large coup d'œil sur les appareils civils et militaires qui sillonneront les cieux pendant les deux premières décennies du xxie siècle, et sans doute au-delà.

Dotés d'un système de pilotage à deux, avec tableau de bord équipé d'écrans plats, de commandes électriques et d'ordinateurs embarqués dont le rôle ira grandissant, les avions de ligne offrent aux passagers un confort toujours amélioré (sièges ergonomiques, écrans de télévision individuels, téléphone, fax, terminaux de micro-informatique, etc.), la classe affaires occupant une place de plus en plus importante au détriment de la classe économique. D'autre part, en raison de l'encombrement de l'espace aérien et de la saturation des aéroports, les compagnies souhaitent accroître le nombre des sièges sur une grande partie de leurs vols.

Compléter la gamme

En Europe, le groupe franco-germano-anglo-espagnol Airbus Industrie va donc poursuivre la commercialisation de sa gamme A-310, A-300-600 et A-320 de biréacteurs long-, moyen- et court-courriers déjà en service, tout comme celle des A-340, quadriréacteurs très-long-courriers, A-330, biréacteurs moyen-long-courriers, et A-321, biréacteurs moyen-court-courriers, qui entreront en ligne d'ici à 1995, avec pour objectif de s'assurer au moins 30 % du marché. Il en sera de même pour la gamme des biturbopropulseurs franco-italiens ATR-42 et ATR-72, exploités sur les lignes régionales, et pour celle des quadriréacteurs et biréacteurs et des biturbopropulseurs de British Aerospace.

Les appareils hollandais Fokker-50 (biturbopropulseurs) et Fokker-100 (biréacteurs), qui commencent leur carrière, seront bien entendu présents, notamment en versions nouvelles, et il faudra y ajouter les biréacteurs F-80 et F-130, prévus pour compléter la gamme. Toujours en Europe, Airbus Industrie met à l'étude un très gros porteur quadriréacteur pouvant transporter 600 à 800 passagers répartis sur deux ponts. Sur l'initiative d'Aérospatiale et de British Aerospace, à présent rejointes pour les études préalables par Boeing et McDonnell-Douglas, Deutsche Airbus, Alenia Aeronautica Aerospace (I) et Society of Japanese Aerospace Compagnies, le projet Alliance, le supersonique de deuxième génération qui doit succéder à Concorde vers 2005/2010, prend corps tout en suscitant également l'intérêt de l'URSS.

Le 2 octobre, la Commission de Bruxelles a refusé au couple franco-italien formé par Aérospatiale et Aliéna l'autorisation de racheter à Boeing la firme De Havilland-Canada qui produit les appareils de transport régional Dash-7 (quadriturbopropulseur) et Dash-8 (biturbopropulseur). Pendant ce temps, ces deux constructeurs, en association avec Deutsche Aerospace, maître-d'œuvre, se préparaient à lancer deux biréacteurs régionaux, les DAA-92 et DAA-122, dans la gamme des 80 à 130 sièges. Toujours en Allemagne, Dornier diffuse le biturbopropulseur DO-228 et développe le DO-328, tous deux voués au transport régional.