En URSS, l'exploitation de la station orbitale Mir 1 continue. La station accueille notamment, en mai, la première cosmonaute britannique, Helen Sharman, et en octobre le premier cosmonaute autrichien, Franz Viehböck. Cependant, les bouleversements politiques font planer la plus grande incertitude sur l'avenir des programmes spatiaux. L'une des pages les plus glorieuses de la conquête spatiale soviétique est tournée avec la rentrée dans l'atmosphère et la désintégration, le 7 février, au-dessus de l'Argentine, après un séjour de près de neuf ans dans l'espace, de Saliout 7, la dernière des stations orbitales soviétiques de cette série.

Philippe de la Cotardière

Sciences de la Terre

Depuis 1981, les praticiens européens des sciences de la Terre se réunissent tous les deux ans à Strasbourg en vue de confronter leurs résultats et leurs hypothèses. Organisé par les Italiens, le VIe meeting de l'European Union of Geosciences a revêtu un aspect un peu plus solennel, puisqu'il marquait le dixième anniversaire de cette manifestation. Preuves du dynamisme et de l'attrait des laboratoires européens : plus de 1 900 participants, provenant d'Europe mais aussi des autres continents, ont suivi 1 300 communications et examiné 300 posters, regroupés en 33 symposiums et 18 sessions ouvertes.

L'année des granites

Des sujets médiatiques, comme les changements climatiques à l'échelle du globe et la prédiction des séismes, ont été traités à côté de problèmes fondamentaux comme la déformation des continents, les tendances actuelles en stratigraphie et en paléontologie et le rôle du magmatisme dans l'évolution de la croûte terrestre. Le but de la conférence est de permettre ou de susciter les rencontres entre chercheurs d'horizons différents, en particulier d'Europe de l'Est, dont le nombre tend à augmenter.

Le IIe Hutton Symposium sur l'origine des granites, tenu à Canberra en Australie, constitue également un événement international marquant. L'origine magmatique des granites, ou passage à l'état liquide avant cristallisation, avait été défendue en 1787, par Hutton dans sa thèse soutenue à Edimbourg. Le Ier Hutton Symposium avait eu lieu dans cette même ville en 1987 pour célébrer le bicentenaire de cette idée alors révolutionnaire. Le besoin s'est fait sentir d'organiser des réunions tous les quatre ans. Le calendrier retenu pour la fin du xxe siècle est le suivant : 1991, Australie ; 1995, États-Unis ; 1999, France.

Le principe du Hutton Symposium est de rassembler les granitologues sur le terrain, dans des régions bien étudiées, puis en congrès, la séance plénière finale devant permettre de souligner les acquis mais aussi les problèmes en suspens. À Canberra, les discussions animées concernant les sources des magmas granitiques ont clairement montré que le consensus était loin d'être atteint. Deux théories s'opposent : 1/ le granité provient de la fusion de niveaux particuliers de la croûte terrestre (origine purement crustale) ; 2/ le granité est issu de l'évolution de magmas profonds contaminés par la croûte qu'ils traversent (participation du manteau terrestre).

Cela montre que la « controverse du granité », qui a commencé avec les travaux de Hutton, n'est pas encore close. Or, source importante d'énergie et de métaux, le granité est également utilisé dans la construction, la voirie et même en horlogerie ! Les granites forment l'essentiel de la croûte continentale (plus de 90 %) et jouent ainsi un rôle fondamental, quoique méconnu, dans notre vie quotidienne.

Bernard Bonin

Médecine

Le prix Nobel de médecine et de physiologie 1991 a été décerné à deux chercheurs allemands, les professeurs Bert Sakmann et Erwin Neher pour leurs travaux de biologie cellulaire.

Bert Sakmann, âgé de 49 ans, professeur à la faculté de médecine de l'université de Heidelberg, et Erwin Neher, âgé de 47 ans, professeur honoraire de l'université de Göttingen, travaillent l'un et l'autre au département de médecine cellulaire de l'Institut Max Planck de Heidelberg. Le prix leur a été attribué pour leurs découvertes concernant « la fonction individuelle de certains canaux ioniques de la cellule ».

Différents canaux

Les membranes des cellules, surtout des cellules musculaires et nerveuses, présentent des molécules ou des groupements de molécules formant des sortes de canaux appelés ionophores, qui régissent le transfert à travers la membrane d'atomes de différentes charges électriques, ou ions. L'ouverture ou la fermeture de ces canaux ioniques permet ou empêche l'entrée ou la sortie, dans une cellule, de ces ions.