Sur le plan international, c'est Leclerc qui s'est distingué en ouvrant son premier hypermarché en Espagne (Pampelune) et un autre aux États-Unis, à l'enseigne Leedmark (abréviation de Leclerc Edouard market), de 12 000 m2 de surface de vente et employant 500 personnes. Il se trouve au centre d'un nœud routier qui relie Baltimore à Washington.

Gilbert Rullière

Transports

C'est une crise sans précédent qu'ont affrontée depuis la fin 1990 les 244 compagnies de l'Association du transport aérien international (IATA) : dès avant la crise du Golfe, elles n'avaient pas prêté attention au début de retournement de la conjoncture. Influencées par des taux de croissances très élevés du trafic aérien et par des prévisions toujours plus favorables, elles s'étaient laissé porter par l'euphorie et ne se souciaient pas de maîtriser leurs coûts.

Dans un deuxième temps, au moment de l'invasion du Koweït, le doublement du prix au carburéacteur et le surcroît d'assurance pour risque de guerre (200 millions de dollars, soit 1,2 milliard de francs) les ont placées dans une situation financière catastrophique. Dans un troisième temps, le début des hostilités dans le Golfe en janvier a entraîné un ralentissement de l'activité économique et donc une diminution des déplacements. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le nombre des passagers internationaux, qui avait atteint le record de 262 millions de personnes en 1990, a diminué : en 1991, il a baissé de 2 % environ dans le monde, et même de 7 % en Europe.

Concentration et privatisation

Globalement, en deux exercices, les transporteurs aériens ont accumulé plus de 60 milliards de francs de pertes pour l'ensemble des vols réguliers tant internationaux qu'intérieurs. Ces difficultés financières ont accéléré les deux tendances du secteur : concentration et privatisation. C'est surtout aux États-Unis que la concentration s'est spectaculairement généralisée, là où la concurrence a été impitoyable. Braniff et Eastern ont disparu dans l'affaire, et la glorieuse Pan Am a été pratiquement absorbée par Delta. TWA survit en se lançant dans le dumping sur certains vols transcontinentaux.

Trois géants émergent : Delta, American et United Airlines. En Europe, ce sont les compagnies charters (la moitié des déplacements aériens) qui ont été les plus durement touchées : des firmes comme Air Europe (G-B), Air Holland, TEA (Belgique) et EAS (France) ont dû déposer leur bilan ou se faire racheter. Quant aux privatisations, les financiers hésitent à investir dans un secteur dont la marge bénéficiaire est aussi faible et qui souffre du poids croissant des charges liées à l'endettement.

Néanmoins, cette crise sans précédent n'a pas pu faire oublier que les populations tendaient de plus en plus à se déplacer. Les moyens de transport disponibles sont donc de plus en plus sollicités tant pour les déplacements professionnels que pour les voyages touristiques. Une telle explosion de la mobilité des populations, observée depuis 1986, a engendré quelques inconvénients qui ont été très mal supportés par les usagers : encombrement dans les aéroports, embouteillages dans les zones urbaines, difficultés d'accès dans les trains. Pour écarter ces obstacles, qui peuvent freiner la reprise et l'expansion du trafic, professionnels et usagers du transport réclament de lourds investissements en matière d'infrastructures. Par exemple : extension d'aéroports, construction d'autoroutes et d'un réseau TGV, réhabilitation des lignes régionales de chemin de fer pour éviter la marginalisation des villes non desservies par le train à grande vitesse.

Gilbert Rullière

Énergie

En dépit des continuelles variations de son cours dans un sens ou dans l'autre, le pétrole est resté bon marché tout au long de l'année 1991. Sur le plan de l'offre, la marge de manœuvre de l'OPEP, en ce qui concerne la maîtrise de la production, s'est révélée beaucoup plus efficace qu'il n'avait pu être craint au moment du déclenchement du conflit du Golfe. Par exemple, en mars 1990, les capacités de production de l'OPEP, hors Koweït et Irak, étaient estimées à 22 millions de barils par jour. Grâce à l'Arabie Saoudite, dont une partie des capacités de production était inemployée en août 1990, et qui a pu ainsi porter sa production journalière à 8,2 millions de barils, le déficit d'approvisionnement a pu être facilement compensé : le royaume wahhabite a alors assuré plus des deux tiers des exportations mondiales.