Autre belle vitrine technologique, mais européenne et aéronautique cette fois, la famille des Airbus, produite par un groupement d'intérêt économique associant quatre industriels : Aérospatiale (France) et MBB (Allemagne fédérale) pour 37,9 % chacun, Bristish Aerospace (Grande-Bretagne) pour 20 %, et Casa (Espagne) pour 4,2 %. Dernier-né de ce consortium industriel, l'A 320, un biréacteur moyen-courrier pouvant transporter 150 passagers, en est le plus gros succès : mis en service en 1988, il bénéficiait déjà à la fin de 1989 de 527 commandes fermes et 200 options, les constructeurs espérant pouvoir en vendre au total 800 exemplaires. Le 26 novembre, Airbus Industrie annonce le lancement officiel du programme A 321, pour lequel 107 commandes fermes et 74 options sont enregistrées. Dérivé de l'A 320, le nouvel appareil s'en distinguera surtout par un fuselage allongé de 7 m et par une puissance légèrement accrue des moteurs. Son rayon d'action sera un peu plus faible : 4 450 km contre 5 300. Conçu pour accueillir 186 passagers, il entrera en service en 1994 et sera le concurrent direct du Boeing 757. Dans l'intervalle, Airbus Industrie aura inauguré deux autres appareils : au printemps 1991, le moyen-courrier bi-moteur A 330, au rayon d'action de 9 000 km ; et, un an plus tard, le long-courrier quadrimoteur A 340, au rayon d'action de 14 000 km. Après la signature, annoncée le 16 novembre, d'une commande de la compagnie aérienne américaine Continental Airlines, portant sur 40 appareils, dont 20 en option, pour un montant record de plus de 28 milliards de francs, ce sont au total 27 clients qui se sont engagés à acquérir 426 A 330 et A 340, dont 85 commandes fermes pour l'A 330 et 77 pour l'A 340. Pour la famille Airbus, la réussite n'est pas seulement technologique, elle est aussi commerciale.

Philippe de La Cotardière

Astronomie

Ultime épisode d'une mission spatiale exceptionnelle, le survol de la lointaine planète Neptune et de son satellite Triton par la sonde américaine Voyager 2 marque une nouvelle étape dans l'exploration du système solaire.

Les spécialistes découvrent une planète bien plus différente d'Uranus qu'ils ne l'imaginaient. Son atmosphère, en particulier, apparaît beaucoup plus dynamique. Comme des observations effectuées depuis la Terre le laissaient soupçonner, la planète est entourée de plusieurs anneaux de poussières et de roches, dont le rayon est compris entre 42 000 et 63 000 km ; le plus extérieur est curieusement segmenté en arcs qui lui donnent l'aspect d'un chapelet de saucisses...

Cependant, les plus grosses surprises proviennent de Triton, le principal satellite de Neptune (2 705 km de diamètre). C'est l'astre le plus froid jamais exploré (– 236 °C au sol), mais il est pourtant géologiquement très actif : sa surface gelée est jeune et tourmentée ; elle montre peu d'impacts de météorites et on y découvre des terrains ridés et fissurés sans équivalent sur les satellites de Jupiter, de Saturne ou d'Uranus ; surtout, elle abrite des geysers d'azote.

Le succès spectaculaire de Voyager 2 ne saurait faire oublier que la recherche astronomique s'effectue principalement à partir d'observatoires installés sur la Terre. Parmi les nouveaux instruments inaugurés en 1989, deux semblent très prometteurs : le NTT (New Technology Telescope) de l'observatoire européen du Chili, premier télescope « à optique active », dont la forme du miroir primaire (3,58 m de diamètre) est en permanence contrôlée et ajustée par ordinateur, et le radio-interféromètre à trois antennes de 15 m de diamètre implanté sur le plateau de Bure, dans les Hautes-Alpes, pour l'étude des sources célestes de rayonnement millimétrique.

Philippe de La Cotardière

Géologie

L'année 1989 a été marquée par un événement et par un anniversaire. En juillet 1969, au cours de la mission Apollo 11, un homme mettait pour la première fois le pied sur la Lune et en rapportait les premiers échantillons. C'était le véritable début de la géologie extraterrestre, les blocs prélevés n'ayant pas subi de pollution par l'atmosphère, comme c'était le cas pour les météorites, seules roches extraterrestres connues jusqu'alors. Cette date a été célébrée par un colloque au cours du 28e Congrès géologique international, qui s'est tenu en juillet à Washington (États-Unis). À cette occasion, le seul géologue à avoir parcouru une portion de territoire lunaire, Harrison H. Schmitt, a parlé de ses travaux sur le terrain effectués au cours de la dernière mission Apollo, dans la vallée de Taurus-Littrow, « sans mouche ni moustique et sans buisson épineux »...