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McLaren couronne Senna

L'année 1988 restera celle des records. Sur 16 épreuves disputées, les McLaren-Honda en ont remporté 15, dont 8 doublés. Au mépris de tous les dangers, Ayrton Senna a franchi la ligne d'arrivée en tête à 8 reprises contre 7 à son coéquipier mais néanmoins rival Alain Prost. Ce dernier a dû définitivement baisser pavillon au GP du Japon, où le Brésilien a été sacré champion du monde pour la première fois de sa carrière. Un titre parfaitement mérité puisqu'il s'est montré le plus rapide sur l'ensemble de la saison. Ses 13 poles positions en témoignent. Mais, en course, il s'est avéré que le Français restait le plus efficace au plan de la capacité à tirer le meilleur parti mécanique d'une formule 1 en prenant un minimum de risques. En réalité, au début de l'année, Alain Prost avait le double handicap de n'avoir encore jamais travaillé avec les motoristes japonais, contrairement à son adversaire, et d'avoir à affronter un homme dont le talent était équivalent au sien. Dans un tel contexte, le moindre ennui technique devenait insurmontable et le Forézien les a accumulés tout au long de l'été. À tel point qu'il fut même obligé de se plaindre auprès des responsables de son écurie, soupçonnés de favoriser les desseins du Sud-Américain. Faute d'un troisième titre mondial, Alain Prost aura eu, toutefois, la satisfaction d'avoir été à Adélaïde le dernier pilote vainqueur d'un GP au volant d'une voiture turbo, qui l'a conduit 35 fois sur la plus haute marche d'un podium. Souhaitons-lui d'être, en 1989, le premier à triompher sur une formule 1 équipée d'un moteur atmosphérique, comme le nouveau règlement l'exige.

sport-protos. 31 ans après sa dernière victoire aux 24 Heures du Mans, Jaguar l'a de nouveau emporté sur le circuit de la Sarthe, au terme d'un duel sans merci avec Porsche, qui réussissait l'exploit de classer 8 de ses voitures parmi les 10 premières. Au championnat du monde des marques, l'écurie britannique confirmait son succès de 1987, tandis qu'au classement des pilotes Martin Brandie devançait Jean-Louis Schlesser, vainqueur au volant de sa Mercedes de plusieurs courses. Mais le milieu de l'automobile attend avec impatience l'arrivée de Peugeot prévue pour 1990-1991. Peu à peu l'endurance retrouve la notoriété qui fut autrefois la sienne.

rallye. La présence des constructeurs japonais Mazda, Toyota et Mitsubishi n'a pas empêché la firme italienne Lancia de conserver facilement son titre mondial et d'offrir à Massimo Biasion sa première couronne, qui lui avait échappé d'extrême justesse en 1987. Lauréat du Tour de Corse, Didier Auriol a été avec son dauphin et ami Yves Loubet le plus régulier des pilotes français, malgré la sympathique victoire de Bruno Saby au rallye de Monte-Carlo où, hélas, de nombreuses usines avaient déclaré forfait.

Championnat du monde des conducteurs de formule 1

Grand Prix du Brésil (Jacarepagua, 3 avril) : 1. Prost (F) [McLaren-Honda], 301, 860 km en 1 h 36′ 6″ 85 (188,438 km/h) ; 2. Berger (Aut.) [Ferrari], à 9″ 87 ; 3. Piquet (Br.) [Lotus-Honda], à 1′ 8″ 58.

Grand Prix de Saint-Marin (Imola, 1^er mai) : 1. Senna (Br.) [McLaren-Honda], 302, 400 km en 1 h 32′ 41″ 26 (195, 754 km/h) ; 2. Prost (F) [McLaren-Honda], à 2″ 33 ; 3. Piquet (Br.) [Lotus-Honda], à 1 tour.

Grand Prix de Monaco (Monte-Carlo, 15 mai) : 1. Prost (F) [McLaren-Honda], 259, 584 km en 1 h 57′ 17″ 077 (132,797 km/h) ; 2. Berger (Aut.) [Ferrari], à 20″ 45 ; 3. Alboreto (It.) [Ferrari], à 41″ 22.

Grand Prix du Mexique (Mexico, 29 mai) : 1. Prost (F) [McLaren-Honda], 300,528 km en 1 h 30′ 15″ 73 (196,898 km/h) ; 2. Senna (Br.) [McLaren-Honda], à 7″ 10 ; 3. Berger (Aut.) [Ferrari], à 50″ 21.

Grand Prix du Canada (Montréal, 12 juin) : 1. Senna (Br.) [McLaren-Honda], 302,910 km en 1 h 39′ 46″ 61 (182,152 km/h) ; 2. Prost (F) [McLaren-Honda], à 5″ 13 ; 3. Boutsen (B) [Benetton-Ford], à 51″ 40.